Congo-Kinshasa: Coup de projecteur sur le slam au Festival international des ARTs de scène Ngoma

À Kisangani, dans le nord-est de la RDC, le slam était à l'honneur au cours de la 4e et avant-dernière journée du Festival international des arts de scène Ngoma ce jeudi 29 août. Après une formation dans un atelier dénommée Bokundoli, qui signifie « résurrection » en lingala, 20 jeunes slameurs de Kisangani ont présenté leur texte devant le public sous le thème « Jeune femme leader ».

« Parler de ces femmes qui ont marqué l'histoire. » C'est avec ces mots qu'Augustus Monganga, l'un des jeunes slameurs de Kisangani, a commencé sa prestation au Festival international des arts de scène Ngoma. Son texte rend un vibrant hommage à Elisabeth Sina, une héroïne de la province de la Tshopo, assassinée en 1917 par son père pour avoir refusé de se marier avec un féticheur, choisissant de rester fidèle à sa foi catholique. « Elisabeth Sina a fait preuve d'un courage exemplaire dans sa foi. Il est essentiel de parler d'elle aujourd'hui, car son histoire est trop souvent négligée. Elle a affronté les dangers sans fléchir, et son courage mérite d'être célébré », nous explique Augustus Monganga.

Pour le jeune slameur, l'atelier a été une révélation : « On oublie facilement le combat des femmes à travers l'histoire. Cet atelier nous a permis de découvrir des histoires de femmes remarquables. Ces femmes doivent servir de lumière et d'inspiration pour toutes celles qui vivent dans notre époque. »

%

Le slam comme moteur de changement social

En parallèle, le slam est également perçu comme un puissant levier pour le changement social. Tanguy Star, slameur burundais de son vrai nom Tanguy Nirameba, partage cette conviction. Lors du festival, il a présenté son spectacle intitulé « Révolution », qui plaide pour la justice sociale, l'égalité des sexes et la protection de l'environnement.

« Je pense que le slam peut vraiment aider au changement en montrant clairement ce qui se passe quand on ne respecte pas les droits humains, qu'on ignore les principes démocratiques ou qu'on néglige notre environnement. En mettant ces problèmes en lumière, on peut éveiller les consciences et inciter à agir. »

Joseph Kahongo En répétant ces messages, les slameurs cherchent à provoquer une prise de conscience et à inspirer des actions concrètes. Il souligne : « chaque style artistique a sa manière d'impacter le public ; tout dépend de la façon dont on appréhende les créations et de la manière dont on suit les spectacles proposés. »

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.