Ile Maurice: Fatima Said crie à l'arrestation et l'incarcération arbitraires

Fatima Said, de nationalité réunionnaise, est actuellement en vacances à Maurice en compagnie de son époux, après avoir vécu une terrible mésaventure lors de leur séjour aux Comores. En effet, le couple s'est récemment rendu aux Comores pour assister au mariage de leur nièce. « Nous n'avons rencontré aucun problème lors des procédures d'immigration et tous nos documents étaient en bonne et due forme. Nous avons présenté notre passeport français et avons été autorisés à entrer, comme tous les visiteurs », relate-t-elle.

Le couple séjournait dans une villa à Fombouni, ville située dans le Sud de la Grande Comores, lorsque le 12 juillet dernier, Fatima Said a été interpelée. « Un gendarme est venu à la villa pour me convoquer et par la suite, ils étaient une dizaine de militaires à venir m'arrêter et m'emmener à Moroni (NdlR : la capitale des Comores) ». Elle était accusée d'avoir prétendument insulté un haut gradé du gouvernement d'Azali Assoumani, le président des Comores.

Une arrestation jugée arbitraire et servant de prétexte pour la harceler et se venger d'elle, selon les dires de Fatima Said. « Depuis 2019, des manifestations multiples ont eu lieu contre le régime du président Azali Assoumani. La diaspora a également manifesté contre les politiques dictatoriales menées par son régime. Des manifestations ont eu lieu hors des Comores, à la Réunion et en France et j'y ai pris part.

Mais en juillet, mon époux et moi étions venus aux Comores uniquement pour assister au mariage de notre nièce et en toute légalité, et je n'avais pas proféré les insultes alléguées à l'encontre d'un quelconque officier de l'État ni participé à une quelconque manifestation. Mon époux n'a jamais participé à des manifestations de la diaspora, raison pour laquelle il n'a pas été arrêté. Mais j'ai été arrêtée de manière injustifiée aux Comores, car ils n'ont pas trouvé d'autre excuse pour se venger de moi."

Après son arrestation, le 12 juillet, Fatima Said a été détenue à la gendarmerie de Moroni, et du 14 au 30 juillet, elle a été transférée dans une cellule. « J'ai dû dormir assise sur une chaise pendant cette période. J'ai ensuite été présentée devant un juge. Plus tard, j'ai été transférée à la maison d'arrêt de Moroni jusqu'au 12 août. Mon époux pouvait certes venir me rendre visite mais c'était traumatisant. J'ai cependant pu voir comment les gens survivent dans le milieu carcéral », confie-t-elle.

C'est finalement le 12 août dernier qu'elle a été libérée. « J'ai été convoquée devant un juge le 12 août et on m'a dit que le haut-gradé a retiré sa plainte (...) J'ai pu repartir librement le 13, j'ai rejoint Mayotte le 14, et le 15 août, j'étais de retour chez moi à la Réunion ». Après cette épreuve, le couple a décidé de prendre de courtes vacances à l'île Maurice pour se détendre et surmonter le traumatisme mental, avant de rentrer chez eux.

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