Offrir aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, qui sont issus de familles vulnérables ou qui ont abandonné leur scolarité primaire une nouvelle chance de bénéficier d'opportunités éducatives pour un avenir serein. C'est avec cette volonté que l'organisation non gouvernementale (ONG) Oasis de paix a été fondée en 2006 à Port-Louis par le père Henri Souchon et Monique Leung. En offrant un accompagnement et une formation en Basic Literacy and Numeracy ainsi que des formations vocationnelles, l'ONG, à travers son école, a compté au fil du temps plus de 250 élèves.
C'est ainsi qu'en 2011, elle a vu un terrain à Pointe-aux-Sables appartenant au diocèse lui être offert par le cardinal Maurice Piat afin d'y construire une nouvelle infrastructure. Depuis, l'école, outre l'apprentissage académique, propose également des formations aux métiers tels que la menuiserie, l'artisanat, la couture, la soudure, la cuisine et l'agriculture. Actuellement, elle compte un total de 80 élèves, garçons et filles.
Or, afin d'offrir de meilleures opportunités aux jeunes, l'école père Henri Souchon sera désormais transformée en un Educational and Vocational Training Centre. Cette initiative s'inscrit notamment dans le cadre de la réforme éducative introduite par le ministère de l'Éducation. Suite à une collaboration entre l'ONG, le ministère de l'Éducation et la Fondation nationale pour l'inclusion sociale (NSIF), le centre aura la capacité d'accueillir un plus grand nombre de jeunes issus de familles vulnérables et éprouvant des difficultés scolaires, dont ceux du Bright Up Programme.
Les élèves pourront ainsi choisir la carrière qu'ils souhaitent et profiter de l'occasion pour intégrer la formation du National Certificate Level 3 (NC3) proposée par le Mauritius Institute for Training Development (MITD). La Fortified Learning Unit du NSIF mettra de son côté le financement et les ressources nécessaires à la disposition de l'ONG dans sa transformation. Le lancement officiel a eu lieu mercredi au sein de l'école à Pointeaux-Sables, en présence de la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun, de la fondatrice de l'ONG, Monique Leung, du président du conseil d'administration de l'ONG, Amédée Poupard, du président du conseil d'administration du NSIF, Menon Moonien, ainsi que des représentants de l'Église catholique.
Nécessité d'une éducation inclusive
Ce centre, avec sa nouvelle conception et prêt à accueillir 200 élèves en janvier 2025, sera également utilisé, entre autres, pour offrir une formation aux enseignants souhaitant travailler dans des écoles similaires, a souligné Amédée Poupard. «Le manque d'éducation représentant une véritable pauvreté, la nécessité d'aider les enfants blessés par les épreuves de la vie à guérir et à surmonter grâce à une approche pédagogique pratique, différenciée et inclusive demeure essentielle», a-t-il dit.
La ministre Leela Devi DookunLuchoomun a pour sa part souligné que cette initiative représente un effort continu et nécessaire pour assurer la mise en place d'un système qui favorise le développement intégral des élèves, permettant aux jeunes d'avoir la liberté et les moyens de choisir ce qu'ils veulent faire. Par ailleurs, malgré l'introduction du système scolaire de neuf ans, beaucoup d'élèves sont incapables d'accomplir leurs études et de décrocher le National Certificate of Education, souvent aussi en raison de facteurs externes à l'école qui les rendent vulnérables, a ajouté la ministre de l'Éducation.
Dans ce contexte, «nous voyons une synergie entre l'ONG, l'école, le MITD, la NSIF et la réforme éducative qui permet également à l'enfant de bénéficier d'un développement pédagogique, émotionnel et social», a-t-elle affirmé. Les élèves ont également eu l'occasion de présenter et de partager leurs travaux réalisés dans les différents ateliers de l'école.