Alors que l'ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba est toujours détenu, un an après le coup d'État qui l'a déchu de son poste, son avocate Maître Gisèle Eyue-Bekale assure qu'il« n'a absolument pas l'intention de quitter le Gabon ». Car il n'est pas poursuivi pas la justice gabonaise et vit reclus chez lui. Un an après le coup d'état au Gabon, quelle est la situation de l'ancien président ?
Ali Bongo est-il poursuivi aujourd'hui par la justice gabonaise ?
Ali Bongo n'est pas poursuivi par la justice gabonaise. Il n'a jamais été convoqué ni par la police, ni par un juge d'instruction pour être auditionné. Il n'a jamais fait l'objet d'une quelconque inculpation ou mise en examen. Ali Bongo est donc victime d'une voie de fait puisqu'il est privé de sa liberté d'aller et venir sans décision de justice.
Donc il est en résidence surveillée aujourd'hui ?
Nous ne pouvons même pas dire qu'il est en résidence surveillée. La résidence surveillée, ou l'assignation à résidence, suppose que vous avez été reçu par un juge et qu'il y a une ordonnance du juge d'instruction qui vous a assigné à résidence dans un périmètre bien déterminé. Or, aujourd'hui, Ali Bongo n'a pas été inculpé. Il ne fait pas non plus l'objet de poursuites. Il est actuellement chez lui et il n'a pas le droit de franchir son portail.
Donc ça veut dire que s'il voulait demain quitter le territoire gabonais, il ne pourrait pas le faire ?
Moi, je pense que s'il veut quitter le territoire gabonais, il pourrait le faire, puisque c'est ce qu'on veut qu'il fasse. Mais il n'a absolument pas l'intention de quitter le Gabon. Aujourd'hui, il n'a pas accès à sa femme ni à son fils, ce qui est d'ailleurs très inquiétant et très préoccupant. Ali Bongo pense que sa femme pourrait être mise dans les mêmes conditions que lui, au moins en résidence surveillée, en assignation à résidence. Au lieu de se retrouver en prison derrière les barreaux, alors que, pour lui, elle n'a absolument rien fait.
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