Madagascar: Sab... otages

Les bornes sont dépassées. L'horreur a secoué la commune rurale d'Anjozorobe.

Les ravisseurs ont exécuté, mercredi, cinq otages faute d'avoir payé les rançons demandées. Ils ont été enlevés le 4 août. Leurs familles sont dévastées. Leur appel à l'aide n'a pas eu grand écho. Le 22 avril 2023, deux otages avaient déjà été tués par les bandits après plusieurs jours de captivité.

Une série de kidnappings frappe Anjozorobe depuis au moins un an. Des prises d'otages ont lieu presque chaque mois. Le fléau continue de faire mal à la population locale malgré des interventions régulières des Forces armées. Deux hélicoptères ont été mis à contribution le 2 août pour libérer des otages. Le 5 août, les Forces de l'ordre ont réussi à sauver dix otages grâce à l'utilisation de ces deux hélicoptères.

Pour le moment, on ignore l'origine de cette recrudescence du kidnapping dans une région où la culture du riz est la principale ressource de la population. Autrement dit, les grands gibiers sont rares pour attirer les demandeurs de rançon. En outre, Anjozorobe est plutôt une bourgade assez calme, mais des intrus venant des régions limitrophes viennent perturber la tranquillité de la population depuis quelques années. Il fut un temps où le vol de boeufs agitait cette commune. Les voleurs venaient de loin.

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Comment faire pour éradiquer ce mal qui ronge Anjozorobe ? Les forces armées ont fait plusieurs interventions, des expéditions punitives, arrêté et abattu des présumés bandits, mais cela n'a pas empêché les enlèvements de reprendre. L'accalmie n'a été que de courte durée. Dès que les Forces de sécurité lèvent le camp, les bandits reprennent leurs activités. Et ainsi de suite.

La tâche est d'autant plus difficile que les malfrats sont bien armés, à en juger par certains témoignages des villageois. De véritables milices armées, en quelque sorte. Il faut donc utiliser les grands moyens pour venir à bout de ces criminels. Le président de la République a clairement souligné l'urgence de l'éradication de ce crime organisé.

Il faut à la fois une opération musclée et de longue durée, et non des opérations ponctuelles et sporadiques. Il ne faut pas non plus s'en prendre à n'importe qui en arrêtant et exécutant tous les individus au marché pour justifier des résultats. Si les bandits continuent de sévir, c'est qu'il y a eu une erreur de casting. Il s'agit d'une lutte contre des terroristes, à l'image de celle menée en Afrique contre Boko Haram et les jihadistes. On s'en rapproche. Pour le moment, il n'y a que le nombre de victimes qui différencie les deux groupes. Mais quand on commence par prendre dix otages et en exécuter cinq, on ne sait plus où cela va se terminer. En Afrique, les victimes se comptent par centaines.

Il faut donc prendre très au sérieux les agissements de ces bandits et y mettre fin avant qu'ils gagnent des proportions plus grandes et des armements plus importants.

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