La castration chirurgicale des auteurs de viol sera réalisée en milieu hospitalier. Elle consiste à lutter contre le viol.
Plusieurs, lorsque des jugements définitifs seront prononcés, d'ici peu. » C'est la réponse du ministre de la Justice, Benjamin Rakotomandimby, à notre question sur le nombre d'auteurs de viol qui vont subir la castration chirurgicale, suite à l'adoption du décret fixant les modalités d'application de la peine de castration chirurgicale, en conseil du gouvernement, mardi. Plusieurs présumés auteurs de viol attendent leur procès en prison, actuellement.
« Nous ne pouvons pas donner des ordres aux juges, c'est à eux de prendre une décision, selon leur appréciation », poursuit-il. C'était à l'hôtel Radisson à Ankorondrano, hier, dans le cadre de l'élection des membres de la Chambre des huissiers.
Cet acte médical sera réalisé par des chirurgiens, dans les centres hospitaliers de référence dans les quatre coins de l'île. Tout chirurgien devrait maîtriser cette opération, qui « peut être réalisée sous anesthésie locale.» Des juges seraient présents pendant l'opération pour attester la réalisation de l'acte. Les dépenses liées à cette intervention chirurgicale seront à la charge de ce ministère.
Le résultat de cet acte chirurgical est irrémédiable. « Le but de cette opération n'est pas simplement de neutraliser, mais d'annihiler l'envie qui pousse une personne à commettre un acte de viol, » explique Benjamin Rakotomandimby. Elle consiste, en effet, à enlever les testicules qui produisent la testostérone, responsable du désir sexuel, ainsi que la faculté d'un individu à se reproduire. « L'ablation de ces testicules ne réduit pas à néant l'envie sexuelle, et ne bloque pas totalement l'érection. 5 à 10 % de cette hormone sont produits par la glande surrénale, » précise un chirurgien.
Dommages
L'objectif de l'État dans cette décision est d'éradiquer le viol à Madagascar, et d'éviter les cas de récidives. Plusieurs personnes, des mineurs principalement, et même des enfants de bas âge, en sont victimes chaque année. Six cents cas de viol, en 2023, selon le ministère de la Justice. Le viol entraîne des dommages physiques et psychologiques irréversibles chez les victimes. Ces prédateurs sexuels ont mis des adolescentes, dont une âgée de 12 ans, enceintes. D'autres victimes ne se sont jamais relevées.
« Donnez de bonnes éducations à votre enfant, soyez de bons modèles pour eux, car il sera le reflet de votre éducation », conseille Benjamin Rakotomandimby aux parents, pour lutter contre le viol.