L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) se dit vivement préoccupé par la sécurité de Mahoye Madiba, journaliste à la sous-station provinciale de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC), émettant de Baraka, à 243 km de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Mahoye Madiba, également journaliste à Amara TV, média en ligne basé à Baraka, a reçu le 19 août, selon l'Olpa, un appel téléphonique anonyme d'une personne se présentant comme étant M. Zigashane, chef milicien du groupe Maï-Maï Wazalendo du mouvement CPLC/FABB Biloze Bishambuke. Celui-ci lui aurait proféré des menaces de représailles. Ce chef milicien accuserait le journaliste d'avoir publié, le 14 août sur le média en ligne Amara TV, un article intitulé "Fizi/Sécurité : le groupe des patriotes et l'armée gouvernementale FARDC accusés d'être responsables des barrières routières et demandent de l'argent aux motocyclistes sur la route nationale n°5".
"Dans cet article, le journaliste déplorait la multiplicité des barrières payantes érigées sur la route nationale n°5 par les miliciens tout en rappelant sa dernière interview réalisée, le 31 juillet, avec M. Faustin Rukebuka, porte-parole du mouvement rebelle", a précisé l'Olpa.
Il poursuit que dans la soirée du 27 août, quatre hommes armés ont fait irruption au domicile du journaliste qui était absent. Son épouse leur aurait fait savoir que le professionnel des médias était en voyage. "Craignant pour sa sécurité, le journaliste est entré en clandestinité", a indiqué cette organisation. Tout en prenant au sérieux les menaces qui pèsent sur le journaliste, l'Olpa relève qu'il s'agit manifestement d'une violation de la liberté de presse garantie par les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits de l'homme. Il en appelle aux autorités militaires du Sud-Kivu en vue de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de ce journaliste.