Cameroun: Scandale foncier à Douala - 1007 hectares du domaine privé de l'état spoliés en 6 mois

Un scandale foncier d'une ampleur sans précédent secoue actuellement le Cameroun, mettant en lumière une vaste opération de spoliation du domaine privé de l'État à Douala. Au coeur de cette affaire se trouve le titre foncier n°139/WB, couvrant une impressionnante superficie de 1007 hectares, qui aurait fait l'objet d'une dilapidation massive en seulement six mois.

Cette affaire, qui pourrait bien être l'un des plus grands scandales fonciers de l'histoire du Cameroun, a débuté en janvier 2019 avec l'arrivée d'un nouveau ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (Mindcaf). Selon les informations qui émergent, ce haut responsable aurait orchestré, en un temps record, le morcellement et la distribution de ce vaste domaine, révélant l'existence d'une véritable mafia foncière au sein de l'administration camerounaise.

L'ampleur de la spoliation a été mise au jour lors d'une mise à jour cadastrale du département du Wouri, dévoilant un réseau complexe impliquant plusieurs autorités administratives et judiciaires de Douala. Ces dernières auraient profité de leur position pour s'octroyer des parcelles issues de ce morcellement, souvent en utilisant des prête-noms pour dissimuler leur implication directe.

Cette affaire soulève de graves questions sur l'intégrité de la gestion foncière au Cameroun et met en lumière les failles d'un système qui semble avoir été exploité au détriment de l'intérêt public. La rapidité avec laquelle ce vaste domaine a été morcelé et distribué suggère une opération bien rodée, impliquant potentiellement des complicités à différents niveaux de l'administration.

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Le scandale de Douala jette un sérieux discrédit sur la gestion du patrimoine foncier de l'État et soulève des interrogations sur les mécanismes de contrôle et de surveillance en place. Comment une telle opération a-t-elle pu être menée sans éveiller de soupçons pendant si longtemps ? Quelles sont les failles dans le système qui ont permis une telle dilapidation du domaine public ?

Face à l'ampleur de cette affaire, l'opinion publique camerounaise attend des explications claires et, surtout, des actions concrètes pour mettre fin à ces pratiques et sanctionner les responsables. La confiance des citoyens envers les institutions chargées de la gestion foncière est sérieusement ébranlée, et seule une réponse ferme et transparente pourra la restaurer.

Les autorités compétentes sont désormais face à un défi majeur : démontrer leur capacité à lutter efficacement contre la corruption et les malversations dans le secteur foncier. Le dénouement de cette affaire pourrait bien être décisif pour l'avenir de la gestion foncière au Cameroun et, plus largement, pour la crédibilité de l'État dans sa mission de protection du patrimoine national.

Cette affaire souligne également l'importance d'une réforme en profondeur du système de gestion foncière au Cameroun. Il est crucial de mettre en place des mécanismes de contrôle plus stricts, de renforcer la transparence dans les transactions foncières et de garantir une meilleure protection du domaine privé de l'État contre les tentatives de spoliation.

Le scandale foncier de Douala est un rappel brutal de la nécessité d'une gouvernance éthique et responsable dans la gestion des ressources publiques. Il appartient maintenant aux plus hautes autorités de l'État de prendre les mesures nécessaires pour rétablir l'intégrité du système foncier et regagner la confiance des citoyens.

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