Alors que Kinshasa s'était associée à Primera Gold pour exploiter et exporter son or, l'État congolais avait racheté toutes les parts de cette entreprise basée à Abu Dhabi. Désormais, Kinshasa recherche de nouveaux investisseurs, d'après l'agence Reuters. Car l'est de la République démocratique du Congo (RDC) est une région riche en matières premières et notamment en or. Mais la contrebande de ressource finance les groupes armés et prive l'État de millions de dollars de revenus.
L'entreprise créée en coordination avec Abu Dhabi, en 2021, était pourtant parvenue à faire rentrer une partie des exportations d'or de l'est du pays dans le giron de Kinshasa.
D'après les estimations des responsables de Primera Gold, avant son installation en 2021, « plus d'une tonne d'or artisanal du Sud-Kivu traversait, chaque mois, la frontière vers les pays voisins » sans être déclaré. Un commerce illégal qui non seulement échappait aux finances de l'État, mais venait, en plus, alimenter les groupes armés qui déstabilisent le pays depuis des années.
Primera Gold bénéficiait d'un taux préférentiel - 0,25 %, soit très en dessous des 6 % de taxes à l'exportation normalement en vigueur. En échange, l'entreprise s'engageait à ne travailler qu'avec des orpailleurs enregistrés et jamais sur des sites contrôlés par les groupes armés ou employant des enfants.
Mais d'après Reuters, la dégradation de la situation à l'est du pays a rendu cette mission de plus en plus difficile. En mars dernier, Primera Gold n'exportait déjà plus que 164 kilos d'or par mois. Soit trois fois moins qu'en 2023 et six fois moins que l'objectif fixé d'une tonne.
Alors que l'entreprise, désormais publique, cherche de nouveaux partenaires, la coalition d'ONG « Le Congo n'est pas à vendre » a demandé à ce que Kinshasa fasse preuve de transparence sur ce dossier.
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