«C'est un lieu public», dira sur un ton menaçant et autoritaire un membre du personnel de la station de police de Camp-Levieux, Rose-Hill. «Vous n'avez pas le droit de tenir une réunion avec une assistance de plus de six personnes.» «Vous voulez affirmer», lui a demandé un membre de l'assistance, «que ce kiosque, qui fait partie des biens immobiliers de la résidence La Concorde où les résidents sont propriétaires de leur appartement, est un lieu public où, selon votre interprétation, n'importe qui peut venir faire ce qu'il veut ? C'est une propriété privée où vous-même n'avez pas le droit d'y mettre les pieds sans l'autorisation de la personne responsable de la gestion de ce complexe.» Ajoutant sur un ton des plus fermes : «You are joking.» Et à ce policier de répondre : «Ki ou kone ou? Ou pa konn lalwa.»
Interrogé à ce sujet, Jameel Bhatoo a eu ceci à dire : «Dans un échange avec la cheffe, j'ai précisé qu'en tant que gestionnaire du complexe privé La Concorde, j'avais dit qu'une réunion allait se tenir dans la place commune et que les personnes devant animer cette réunion n'avaient pas eu préalablement eu mon autorisation. Il n'était nullement question d'arrestation. L'instruction était d'arrêter là pour poursuivre la réunion. C'est tout. Les policiers qui se sont rendus sur place doivent assumer ce qu'ils ont fait.» Philippe Provence, principal animateur du groupe, a lui fait la déclaration suivante : «Une réunion illégale dans un lieu public est synonyme d'arrestation. La déclaration malheureuse de la police aurait occasionné un sauve-qui-peut lors d'une rencontre où étaient également des femmes et des enfants. À aucun moment, on avait dit du mal contre qui que ce soit même à l'endroit du syndic. Nous sommes venus ici pour voir ensemble ce que l'on peut faire pour travailler à l'avancement du complexe en collaboration avec le syndic.»
Autre controverse que l'intervention de la police a occasionnée et qui risque d'envenimer les choses, c'est que l'engagement pris par le groupe est que si jamais il devait organiser une prochaine réunion, il faudrait le feu vert de la police. «Puisque c'est un complexe privé, c'est moi qui doit donner l'autorisation d'organiser une quelconque activité dans l'espace commun qu'est le kiosque.» Après l'intervention des membres de l'équipe organisatrice de cette réunion, les policiers se sont éloignés. La réunion s'est poursuivie en dépit de l'ordre du syndic de l'interrompre jusqu'à midi.