Sénégal: Un réalisateur regrette le manque de moyens pour vulgariser le cinéma sénégalais

Le réalisateur sénégalais Moe Sow juge le cinéma sénégalais "très lucratif" mais regrette le manque de moyens pour assurer sa vulgarisation.

"C'est dommage qu'on n'ait pas encore pu mettre les moyens pour vulgariser notre cinéma qui est très lucratif, car le film amène beaucoup d'argent", a-t-il dit lors d'un entretien accordé à l'APS.

Il estime que le cinéma se présente comme "une vraie industrie", donnant l'exemple des États-Unis, un pays qui s'est fait connaitre dans le monde grâce au cinéma.

Le cinéma américain "nous a vendu des rêves, Hollywood a fait la promotion de l'Amérique. On a compris très tard", confie-t-il.

"Aujourd'hui, constate le réalisateur qui a fait ses études de cinéma au pays de l'Oncle Sam, on est arrivé à un moment où les Américains viennent chez nous [en Afrique] pour chercher des histoires", comme celle de "Black Panther" (2018), qui est une histoire africaine.

"Ils sont sur l'histoire de Mansa Musa" aussi, "le roi de l'empire du Mali", fait-il savoir.

"Si on ne raconte pas nos histoires, les autres vont le faire à notre place, et ce serait dommage", regrette celui qui se dit "très sensible" aux récits historiques sénégalais, voire africains.

Moe Sow qui s'apprête à sortir un film sur Thierno Souleymane Baal, mardi, travaille sur un autre projet intitulé "Papito, l'écho de la liberté", une oeuvre à travers laquelle il compte revenir sur "l'histoire récente de ces trois dernières années au Sénégal", en allusion aux violences politiques enregistrées dans le pays à partir de mars 2021.

"Le projet 'Papito, l'écho de la liberté' essaie de mettre en boite ce que l'on a tous vécu, tout ce qui s'est passé, en essayant d'offrir ce jugement que tous les activistes n'ont pas eu", explique le réalisateur.

Un autre projet sur les Damels est aussi sur sa table, dans une approche "mixant notre histoire avec les problèmes d'aujourd'hui".

Le scénario d'un film sur la Grande royale, personnage clé du roman "L'Aventure ambigüe" de Cheikh Hamidou Kane est aussi sur sa liste des projets, la volonté de Moe Sow étant d'explorer les thèses de cette figure littéraire telles que "l'art de vaincre sans avoir raison".

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