Burkina Faso: Contribution de l'élevage au PIB - Le ministre en charge de ressources animales, Amadou Dicko éclaire les députés

1 Septembre 2024

Le ministre délégué en charge des ressources animales, Amadou Dicko à l'hémicycle, le vendredi 30 août 2024, à Ouagadougou pour apporter des éclaircis sur la contribution de l'élevage au Produit intérieur brut (PIB).

Interpelé par l'honorable Pawendé Edouard Sawadogo, le ministre délégué en charge des ressources animales, Amadou Dicko, a apporté des réponses à sa question orale portant sur les dispositions prises par le gouvernement pour garantir une amélioration de la contribution du secteur de l'élevage au Produit intérieur brut (PIB) et pour parvenir à un meilleur encadrement de ce secteur en vue de minimiser les conflits agriculteurs-éleveurs.

Selon le ministre Dicko, les effets de la sècheresse des années 70, 83 à 84 ont déclenché une prise de conscience des pouvoirs publics et de la communauté internationale face à la fragilité des écosystèmes et à la vulnérabilité de l'élevage. D'où les actions et les programmes visant à combiner des approches adaptatives de la transhumance et de la production intensive qu'implique la sédentarisation pour une meilleure insertion de l'élevage dans le tissu économique national. Des actions qui ont consisté, entre autres, à l'aménagement d'espaces pour l'installation des éleveurs traditionnels.

Dans cette approche, il était supposé que les éleveurs disposent d'espaces suffisants, de ressources naturelles abondantes, d'infrastructures de production et de commercialisation appropriées et d'un encadrement rapproché, devant logiquement améliorer leur technique d'élevage et de productions animales. Et même si ces espaces ont été aménagés dans les zones pastorales, force est de reconnaitre que les autres infrastructures n'ont pas suivi.

Les actions entreprises

Pour ce qui a été fait pour améliorer la contribution du secteur de l'élevage à la formation du PIB, le ministre Dicko a laissé entendre que l'amélioration de la contribution du sous-secteur de l'élevage à la formation du PIB passe par le développement des chaines de valeurs des filières animales, source de création d'emplois et de valeur ajoutée aux activités y relatives.

Dans ce sens, le premier responsable du département a précisé que des actions ont déjà été entreprises notamment la création du fonds « Dumu KA ta » et l'accroissement de l'enveloppe de financement des initiatives privées des acteurs qui passe d'une enveloppe d'environ 650 millions F CFA à environ 2 milliards 500 millions F CFA.

« Ce fonds est déjà opérationnel et il accompagne les éleveurs notamment les jeunes à travers l'octroi des crédits à hauteur de 15 millions FCFA/promoteur », a-t-il précisé. Pour booster les activités et développer des chaines de valeurs des filières animales, le département entend à terme porter le coût des opérations aux fonds dédiés à l'élevage à plus de 5 milliards F CFA pour les deux prochaines années, le développement en cours d'un produit d'assurance en productions animales, pour stimuler les investissements, faciliter l'accès au financement et ainsi renforcer la résilience des éleveurs, le développement du potentiel animal, à travers un programme d'amélioration génétique qui va prendre en compte le répertoire des animaux de race performante, la conservation, l'amélioration et la diffusion de gênes performants, « l'amélioration du cheptel moins performant existant. A cet effet, une banque de gênes a été créée et 5 509 animaux ont été inséminés et 237 animaux performants diffusés », a expliqué le ministre. Dans le domaine des infrastructures, il a fait savoir, aux députés que 11 aires de pâturage d'une superficie de 1 066 ha ont été matérialisées, 02 zones pastorales modernes (Doubégué-Tcherbo et Sondre-Est) sont en aménagement d'une superficie de 26 000 ha avec 51,8 km de pistes à bétail et 40,9 km de couloirs d'accès matérialisés, 39 parcs de vaccination et 05 boulis ont été réalisés, 45 infrastructures hydrauliques pastorales réalisées.

Des identifiants pour lutter contre l'insécurité

L'identification, des animaux, l'amélioration génétique, les conflits agricultures-éleveurs ont été, entre autres, les préoccupations des députés. Pour le ministre Dicko, l'identification des animaux se faisait de façon traditionelle, mais avec cette nouvelle technique, il suffit de faire ingérer une capsule à l'animal et avec un appareil lorsqu'on s'approche de la penche de l'animal, l'appareil vous donne toutes les informations sur lui, le plus important, a-t-il indiqué, le système permet à tout moment à l'éleveur de savoir où se trouve son animal à partir de son appareil téléphone grâce au système GPS.

« Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, lorsque les forces de défense et de sécurité récupèrent les animaux volés, il est difficile de savoir qui est le vrai propriétaire. Mais avec ce système, il sera facile de retrouver le propriétaire », a insisté le ministre Dicko. Il a ajouté que les démarches sont entreprises pour l'acquisition des capsules, mais, elles seront fabriquées par l'université Nazi Boni à Bobo-Dioulasso, a déclaré, le ministre. Dans l'amélioration génétique, M. Dicko a rappelé aux députés que là, on parle d'amélioration génétique et non de modification génétique.

« Aujourd'hui, nous avons des animaux en termes de lait. Ils ne produisent que 4 à5 litres de lait par jour. Pourtant, il y' a des vaches au Brésil, qui peuvent vous produire 24 à 25 litres de lait par jour. Dans l'amélioration génétique, il suffit de faire un crissement entre nos animaux et la race performante pour obtenir une race avec une production moyenne, même chose pour la viande. Mais qu'on le veuille ou pas, la modification génétique avance à grand pas », a avoué le premier responsable en charge des ressources animales. Dans les conflits entre agriculteurs et éleveurs, le ministre a souligné que l'ensemble des mesures prises par son département visent la cohabitation pacifique entre ces deux groupes qui sont complémentaires.

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