Le directeur de cabinet, Assoumany Gouromena, représentant le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, invite les acteurs de l'aquaculture au professionnalisme pour mieux en bénéficier. Il a fait cette exhortation le jeudi 29 août 2024, à Abidjan-Cocody, à l'occasion de l'atelier de restitution de l'étude de « synthèse des caractéristiques des plans d'eau du littoral de Grand-Lahou à Tabou et focus sur les potentialités de la lagune digboué à des fins d'aquaculture ».
« Le problème que nous avons en Côte d'Ivoire, c'est qu'on met la charrue avant les bœufs. On commence à produire avant de chercher le marché », a-t-il déploré. Pour lui, cette étude permet de faire une cartographie des zones propices à l'aquaculture. « C'est à nous en tant que gouvernement d'identifier les zones propices à l'aquaculture et d'orienter ceux qui s'y intéressent », fait-il savoir, soulignant que les résultats seront mis à la disposition des éventuels entrepreneurs.
Pour le coordonnateur du Projet de diversification de la production aquacole (Pro-diversification), Stéphane Guépié, ce projet vise à développer l'aquaculture par des initiatives de production de nouvelles espèces aquacoles, notamment marines et à la délimitation des sites propices à l'aquaculture. Il s'agit également de promouvoir d'autres espèces qui seront vulgarisées au niveau des aquaculteurs. « Notre production aquacole est dominée à près de 90% par le tilapia et quelques espèces comme le silure qui sont de l'ordre de 3 à 5% », dit-il.
Cette étude qui a duré près d'un mois, souligne M. Guépié, permet de faire une cartographie des plans d'eau lagunaire et maritime mais aussi de voir les espaces qui sont adaptées aux différentes zones. Selon lui, cinq zones ont été présélectionnées, à savoir Adiaké, Tabou, Grand-Béréby, Sassandra et San Pedro. Ainsi, à l'issue des études, deux sites : Sassandra et Tabou ont été retenus pour l'aquaculture.
Le consultant Dr Yao Salomon, chercheur, a conduit cette étude. La zone d'étude couvre le secteur de Grand-Lahou jusqu'à Tabou. « Un focus a été mis sur le plan d'eau lagunaire de Digboué à San Pedro, une lagune exploitée par les autochtones. Donc de ce plan d'eau, on a ressorti tout ce qu'il y a comme caractéristiques physiques. Ce sont des eaux très peu profondes avec quelques dépressions c'est-à-dire des fosses à certains endroits de 3 à 5 mètres », a-t-il expliqué.
Selon le consultant, en dehors des caractéristiques bas métriques, il y a la dynamique des embouchures. « Ces embouchures en dehors du Sassandra qui a une embouchure permanente, les autres plans d'eau lagunaire tels que Grand-Lahou qui subit une migration de l'Est vers l'Ouest a un problème environnemental, Fresco et Digboué qui subissent régulièrement des colmatages réguliers font l'objet d'ouverture mécanique », dit-il, indiquant qu'après cette ouverture, le constat est que l'environnement physique du milieu change.
En effet, sur le plan socio-économique, une étude a été menée sur la lagune de Digboué à San Pedro, exploitée seulement par les autochtones et ne fait pas l'objet d'assistance par les services du ministère des Ressources animales et halieutiques. « On a observé qu'effectivement les jeunes s'y investissent pour quelques ressources économiques.
Ils sont tous favorables à un aménagement aquacole dans ce plan d'eau. Mais le problème qui subsiste, c'est la profondeur du plan d'eau et quelques indices de pollution qui ont été identifiés par les études physico-chimiques », a insisté Dr Yao Salomon.