Comme on le sait, notre pays produit de moins en moins de légumes, notamment des pommes de terre. Le Mauricien doit se contenter de tubercules importés, souvent de mauvaise qualité. Cependant, dans certaines de nos prisons, l'agriculture est encouragée, offrant ainsi aux détenus un passe-temps qui leur permet de s'occuper l'esprit et le corps, tout en profitant du grand air.
Mais certains prisonniers profitent de ce moment de quasi-liberté pour s'adonner à d'autres activités, telles que la collecte de paquets de cigarettes, interdites en prison depuis peu, que des complices leur lancent par-dessus les murs. Comment introduisent-ils les cigarettes dans les cellules ? Eh bien, ces petits malins retirent le tabac, le façonnent en boulettes qu'ils enveloppent dans leurs gants de travail, puis le dissimulent dans leurs sous-vêtements ou dans des orifices corporels, quand ils ne les avalent pas carrément. Dans ce dernier cas, ils récupèrent le tabac intact en se débarrassant du gant lors de leurs besoins naturels.
Et que font-ils des boîtes de cigarettes et des mégots ? Ils les enterrent simplement près des plants de pommes de terre. Un gardien avait remarqué l'intérêt excessif d'un détenu pour ses pommes de terre. En creusant la terre, il a découvert le pot aux roses. L'alerte a été donnée, et plusieurs gardiens sont venus à la rescousse pour découvrir des centaines de mégots et des papiers ayant enveloppé le tabac.
Autre question : comment se fait-il que des cigarettes aient été lancées pardessus le mur sans que personne ne s'en aperçoive ? «Il n'y a pas de gardien dans les tours de guet», nous confie un gardien. «Ainsi en a décidé la hiérarchie.» Et les caméras de surveillance ? «Ce sont les mêmes qui avaient été désactivées après l'affaire Gaël Permès qui sont de retour...»
Les gardiens se demandent maintenant si la drogue emprunte le même chemin que le tabac.