Congo-Kinshasa: Suppression des taxes à l'importation et la réduction des prix de certains produits de 1ère nécessité - Jérôme Sekana alerte sur le risque de l'effondrement de l'économie nationale

L'ASBL Toile d'araignée alerte sur le danger économique qui rôde autour du panier de la ménagère, suite à la décision de la suppression des taxes à l'importation et la réduction des prix de certains produits de première nécessité en RDC. Cette ASBL, par la bouche de son coordonnateur national, M. Jérôme Sekana, a, au cours de point de presse tenu ce samedi 31 août, souligné que la décision prise par le gouvernement risque de mettre à terre l'économie du pays, surtout en ce qui concerne l'huile de palme, dont la majeure quantité est produite localement par les congolais.

Toile d'araignée estime que le gouvernement ne devrait ni permettre l'importation, ni impliquer cette décision pour des produits dont la production locale représente au-moins 80% de la quantité générale notamment, l'huile de palme, dont la quantité de production s'élève à 301 mille tonnes l'an, avec 181 mille tonnes de production industrielle et 120 tonnes pour la production artisanale. Cependant, la RDC a besoin d'au moins 550 tonnes de consommation par an pour combler le besoin de consolation de tous les congolais.

En prenant la décision de rabattre le prix de l'huile de palme, le gouvernement congolais tue la fabrication locale, dit Toile d'araignée.

«Nous voulons bien sûr réduire le coût de la vie pour les Congolais. Mais la manière d'y parvenir est d'investir dans une industrie locale florissante. En permettant les importations illégales, nous mettons le pays à la merci de produits de qualité inférieure. A long terme, nous serons otages des étrangers. Le projet de loi (sur la suppression des taxes à l'importation des produits de première nécessité) réduira également les investissements locaux et l'emploi ».

Avec ce projet de suppression des taxes sur des produits de première nécessité, toile d'araignée alerte que des centaines des milliers d'emplois sont menacés. Ce qui préoccupe les producteurs d'huile de palme en RDC, qui expriment leurs vives préoccupations face à ladite proposition du gouvernement congolais, rapporte l'ASBL.

Bien que cette initiative vise à accroître le pouvoir d'achat des ménages congolais, Toile d'araignée signale qu'elle pourrait entraîner des conséquences graves et imprévues pour le tissu économique congolais, et sur l'emploi et la production locale.

«L'industrie agroalimentaire en RDC est un pilier essentiel de l'économie nationale, représentant environ 20% du PIB. Avec une production annuelle de millions de tonnes de produits tels que le maïs, le manioc, le riz, l'huile de palme, le sucre, la viande, et le poisson, ce secteur est crucial pour la sécurité alimentaire et le développement économique et social de notre pays», fait comprendre l'ASBL.

De plus, l'industrie agroalimentaire emploie directement plus de 1,5 million de travailleurs à travers le pays et soutient indirectement de nombreuses familles et petits exploitants agricoles.

Pour Toile d'araignée, suppression des taxes sur les produits de première nécessité importés pourrait entraîner une concurrence accrue de produits étrangers à bas prix, menaçant la viabilité économique des producteurs locaux.

Toile d'araignée se pose la question de savoir comment la RDC parle de « revanche du sol sur le sous-sol » si, en même temps, le marché congolais est inondé de produits importés. Sinon, elle considère qu'en continuant à se reposer sur les importations de produits de première nécessité, tels que l'huile de palme, le sucre, le blé, le maïs, le poisson et la viande, « le pays ne pourra jamais augmenter son PIB de manière significative ni atteindre l'autosuffisance alimentaire tant convoitée...En favorisant les importations, on privilégie les producteurs étrangers, notamment de Malaisie, Indonésie, Thaïlande, et Inde, au détriment des producteurs locaux».

Et pour finir, Gérôme Sekana exhorte le gouvernement de ne pas faire fausse route en prenant de telles décisions.

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