Maroc: Jeux paralympiques - À Paris, le Cécifoot marocain veut confirmer sa montée en puissance

Aux Jeux paralympiques 2024, la sélection marocaine de Cécifoot a pris ce 2 septembre une option pour la qualification en demi-finale après son succès 1-0 contre le Japon. Dans ce sport, s'affrontent deux équipes de cinq joueurs non-voyants ou mal-voyants, à l'exception du gardien.

Les Marocains ont 4 points après 2 matches, soit autant que la Colombie qu'ils affrontent ce 3 septembre. Médaillé de bronze à Tokyo, le Maroc est donc en situation de jouer à nouveau le podium d'ici à la fin de semaine. Une réussite qui est le résultat de plus de 15 années de développement de ce sport dans le royaume, expliquent joueurs et entraineur.

Il n'y a qu'une lettre d'écart avec la plus grande star du football marocain, mais Ayoub Hadimi peut s'enorgueillir d'avoir obtenu sa médaille olympique avant Ashraf Hakimi. C'était à Tokyo : l'aboutissement d'années de travail et d'un parcours qui illustre celui de la plupart de ses coéquipiers : « Pour moi, et pour beaucoup de joueurs, on a commencé dans l'école, on avait déjà des coaches qui avaient l'habitude du haut niveau, et ils nous ont aidés à monter notre niveau pour arriver jusqu'à l'équipe nationale. »

Des ballons adaptés dans toutes les écoles spécialisées, un championnat porté par une fédération structurée et une politique de long terme. Ce sont les clés du succès pour un de ses ingénieurs, le sélectionneur Driss El Mountaqui : « Vous savez, les Marocains adorent le foot, donc les joueurs de Cécifoot, ils s'imprègnent, on peut dire, de leurs ainés. Et la deuxième chose c'est que, dans les écoles marocaines, spécialisées dans la cécité visuelle, on commence très tôt à jouer au football. Ce n'est pas des ballons à grelots, mais des ballons qui font n'importe quel son. Donc, on joue avec ça. Il y a eu une très grande progression, le travail paie. »

En dix ans, le Maroc est passé de bon dernier à son premier mondial, à prétendant à une deuxième médaille olympique. Mais pour performer, il faut aussi des qualités. Celles, techniques, de Zouhair Snisla, sont indéniables. Devenu aveugle suite à un accident à l'âge de 12 ans, l'adolescent qui vivait balle au pied a transposé sa passion vers le Cécifoot : « Je jouais déjà au football petit, toujours, dans la rue avec les copains du quartier. Je suis devenu aveugle mais j'ai gardé la passion, j'ai joué avec mes amis à l'école, et ensuite j'ai eu la chance d'avoir le Cécifoot. Bien sûr, ça m'a demandé du travail pour m'adapter, parce que ce ne sont pas les mêmes sensations, mais avec les stages en équipe nationale, j'ai pu beaucoup progresser. »

Zouhair Snisla sera encore une fois la principale arme offensive marocaine pour défier la Colombie.

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