Une énième tentative d'évasion en Afrique en général et plus particulièrement en République démocratique du Congo (RDC). La pratique est devenue monnaie courante.
Des prisonniers qui, pour de multiples raisons, tentent de s'échapper de leurs cellules. C'est ce qui s'est passé dans la nuit de dimanche à lundi à la prison de Makala en RDC, l'une des plus grandes prisons du pays où les détenus ont tenté de prendre la clé des champs. Il s'en est suivi des tirs à l'arme lourde pour les empêcher de s'enfuir et de s'évaporer dans la nature avec tout ce que cela aurait pu entraîner comme conséquences.
Cela dit, sans justifier l'action des détenus, il faut courageusement s'interroger sur les conditions de detention à Makala et plus généralement en Afrique. En effet, parmi les maux qui minent l'univers carcéral sur le continent, le surpeuplement occupe une place de choix. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'oeil sur le décalage entre les capacités d'accueil des prisons et le nombre de personnes qui y séjournent.
Il appartient aux autorités congolaises de travailler à humaniser la prison de Makala
En ce qui concerne la prison centrale de Makala en RDC, les chiffres sont alarmants. Construite en 1957 pour recevoir 1 500 prisonniers, elle accueille plus de 13 000 détenus aujourd'hui. Et, le traitement réservé aux détenus dans cette prison, rappelle les heures sombres de la traite négrière. En tous les cas, il appartient aux autorités congolaises de travailler à humaniser cette prison.
Car, comme on aime à le dire, tout le monde est un potentiel prisonnier, y compris même les gouvernants qui ne tardent pas à se retrouver derrière les barreaux, une fois tombés en disgrâce. Du reste, tout porte à croire que les autorités congolaises ont pris la mesure de la situation. Car, bien avant cette tentative d'évasion, elles avaient annoncé des mesures visant à améliorer les conditions de vie dans la prison à la mauvaise réputation, qu'est Makala.
Mais cela ne suffit pas. Il faudra aussi que les autorités judiciaires jouent leur partition en faisant montre de diligence dans le traitement des dossiers. Car, ils sont aussi nombreux qui croupissent dans les geôles, non pas pour la gravité de leurs infractions, mais parce que leur dossier n'est pas jugé à temps.