Burkina Faso: Mise en garde de l'ASCE-LC contre les auteurs des rackets des parents d'élèves - Un avertissement sans frais

2 Septembre 2024

Le communiqué fait les choux gras des médias. En effet, l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) lance un appel à toutes les personnes susceptibles de lui fournir des informations sur des « actes de racket des parents d'élèves », communément appelés « vente des places » afin de trouver des places dans les établissements scolaires du primaire ou du secondaire (écoles, lycées, collèges, etc.) lors de la rentrée scolaire à venir, et sur les noms des auteurs de ces actes travaillant dans les établissements d'enseignement. Le fait, si ce n'est une première dans l'histoire récente de notre pays, est, pour le moins, inédit. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il tombe bien à propos.

Et pour cause. D'abord, l'on est à l'orée de la rentrée scolaire 2024-2025 et la traite, pour ainsi dire, est ouverte pour les dealers et autres vendeurs de places dans les établissements scolaires. Les parents pris à la gorge par ces trafiquants d'un genre nouveau, ne peuvent que délier les cordons de la bourse s'ils veulent préparer l'avenir de leurs enfants.

Et à ce que l'on dit, les sommes ainsi arrachées sous la contrainte et en dehors de toute disposition légale, sont parfois faramineuses. Quand on sait qu'à ces montants escroqués, il faut encore ajouter les frais de scolarité et les coûts des fournitures scolaires, l'on comprend que les victimes se saignent énormément.

Au-delà de la répression, il faut surtout prévenir

Toute chose qui est particulièrement difficile au regard de la conjoncture économique actuelle. Ensuite, le communiqué de l'ASCE-LC qui semble reprendre l'avertissement biblique selon lequel, « que ceux qui ont des oreilles entendent et que ceux qui ont des yeux voient », tombe à pic parce que le phénomène de ventes de places dans les établissements scolaires, semble avoir la peau dure dans notre pays.

En effet, les rapports du Réseau national de lutte anti- corruption (REN-LAC) a, au cours des dernières années, régulièrement, pointé du doigt les actes de corruption dans le secteur de l'éducation qui est régulièrement classé dans le hit-parade des secteurs les plus corrompus. Quand on sait que ces actes délictueux, en plus de saigner les parents d'élèves, compromettent dangereusement toutes les politiques gouvernementales en faveur de l'accès de tous les enfants à une éducation de qualité, on ne peut que saluer le coup de semonce de l'ASCE-LC.

Cela dit, le tout n'est pas de faire planer des menaces de sanctions. Il faut que celles-ci soient suivies d'effets, au cas où l'on viendrait à prendre dans la nasse un indélicat. Et cela est bien possible dans la mesure où le REN-LAC a réussi à intenter des procès contre des chefs d'établissements impliqués dans ces pratiques illégales.

C'est dire donc l'urgence à punir les éventuels coupables afin que cela serve de leçons aux autres apprentis- sorciers. Mais au-delà de la répression, il faut surtout prévenir en mettant en place des mécanismes transparents de recrutements dans les établissements scolaires. C'est à ce prix que l'on peut voir s'éloigner de nos cieux le fléau de la vente des places.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.