L'Initiative d'investissement pour les forêts à haute intégrité dans le Parc national de Nouabalé-Ndoki (Hifor) a été lancée officiellement, le 30 août, à Brazzaville pour sa phase pilote. Mis en place par l'ONG américaine WCS, le projet entend créer des financements via le crédit-carbone tiré de la valorisation de la biodiversité du parc.
La phase pilote du projet Hifor dans le Parc national Nouabalé-Ndoki est prévue pour une période de dix ans sur une superficie de 423870 ha. Cette phase sera entièrement financée par WCS à hauteur de 435653 dollars, environ 250 millions de FCFA. Le business plan de Hifor projette 6,5 millions dollars de crédit-carbone par an, soit 15 dollars la tonne de CO2 pour une estimation de 3 tonnes de CO2/ha.
Les bénéfices de cet investissement devraient être répartis entre l'État propriétaire des forêts, les communautés locales qui vivent autour et dans les aires protégés, l'unité de gestion du parc national pour continuer à préserver le site. D'après le directeur régional pour l'Afrique centrale et Golfe de Guinée de WCS, Christopher Holmes, ce projet Hifor est un outil conçu pour inciter la protection des forêts à haute intégrité face à la rareté des financements. « Hifor représente une opportunité unique pour la République du Congo.
Il s'agit d'un mécanisme de financement innovant qui valorise les forêts à haute intégrité et fournit des ressources financières pour garantir que les forêts restent protégées et que la communauté locale bénéficie de leur gestion durable. Ceci permettra de valoriser ces forêts, assurer leur protection et apporter des bénéfices sur le long terme pour les communautés locales », a estimé Christopher Holmes.
Le Congo tente de développer son marché carbone nécessaire à la valorisation des immenses ressources forestières qu'il dispose. Hifor traduit la volonté de l'État et son partenaire WCS, selon la ministre Rosalie Matondo, à promouvoir un nouveau mécanisme de financement pour les forêts et à rehausser le niveau d'ambition sur les questions liées à la conservation de la biodiversité, à la lutte contre le changement climatique.
« Il s'agit d'un programme de paiement pour un service écosystémique visant à encourager le maintien de la régulation du climat et la conservation de la biodiversité dans les forêts tropicales à haute intégrité, en fournissant un financement à long terme aux gestionnaires des forêts pour maintenir leur rôle dans la régulation du climat en gardant la terre plus fraîche qu'elle ne resterait sans elle », a assuré Rosalie Matondo.
À l'instar du conservateur de la nature Christopher Holmes, la ministre de l'Économie forestière considère Hifor comme un outil qui va aider à combler le déficit de financement pour les forêts primaires. L'ambition du gouvernement est d'étendre cette expérience à d'autres zones de conservation si les résultats de cette phase pilote s'avéraient concluants.
Un crédit-carbone est un certificat relatif à l'évitement, la réduction ou à l'élimination d'une tonne de dioxyde de carbone (CO2), ou son équivalent d'autres gaz à effet de serre. Il est calculé en soustrayant les émissions du scénario de projet de la valeur d'émission de référence. Dans le cadre du nouveau projet Hifor, un auditeur se chargera de l'évaluation des émissions et des prix.