Favoritisme, conflit d'intérêt, abus de fonction. Ce sont les chefs d'inculpation retenus contre trois accusés dans une affaire de malversations financières au Fonds de l'élevage. Il s'agit d'une entité sous la tutelle technique du ministère de l'Agriculture et de l'Élevage et la tutelle financière du ministère de l'Économie et des Finances, selon un communiqué du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), qui a mené les investigations.
Les trois accusés sont en détention préventive à Antanimora, suite à leur traduction au parquet du Pôle anticorruption (PAC) d'Antananarivo le 30 août. Selon le Bianco, dans la liste des accusés figurent l'ancien directeur général du Fonds de l'Élevage, qui a aussi la qualité de Personne responsable des marchés publics (PRMP), la responsable de l'Unité de gestion de passation des marchés (UGPM), et la mère de cette dernière, qui est « la propriétaire inscrite des sociétés adjudicataires » des marchés publics objets des malversations.
« Les procédures d'enquête établies ont prouvé les liens étroits entre les acteurs des dépenses publiques et le bénéficiaire de ces six contrats de marchés qui s'élèvent aux environs de 260 millions d'ariary », affirme le Bureau anti-corruption. L'affaire remonte à l'année 2022. Plusieurs marchés de fournitures ont fait l'objet d'appels d'offres, narre le Bianco. Six d'entre eux « ont été irrégulièrement attribués à quatre entreprises différentes ». Les investigations ont révélé que les quatre sociétés bénéficiaires des six marchés ont le même gérant-propriétaire, le même siège d'exploitation et ont été créées à la même date.