Au cours des dix dernières années, l'Anopheles stephensi (An.stephensi) a colonisé plusieurs pays d'Afrique comme Djibouti en 2012, l'Ethiopie, le Soudan et la Somalie entre 2016 et 2019, le Nigéria en 2020 et plus récemment le Ghana et le Kenya. Madagascar n'est pas à l'abri du danger compte tenu des échanges humains et commerciaux existants avec les pays où An.stephensi est déjà présent. Le meilleur moyen de minimiser l'impact de sa présence est de surveiller son introduction afin de mettre en oeuvre suffisamment tôt des stratégies de lutte adéquates.
C'est dans ce sens que l'activité SurvAno, composante du projet RISE (Recherche, Innovation, Surveillance, Évaluation) a été mise en oeuvre par l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM) grâce au financement de l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID). Elle consiste à collecter des moustiques afin de les identifier morphologiquement directement sur le terrain après la collecte.
Milieu urbain
Les partenaires de ce projet dont le Programme national de lutte contre le paludisme, PMI EVOLVE et LA2M ont sélectionné les sites à investiguer. Il s'agit de Toamasina et de Mahajanga en raison du flux de voyageurs, fret, environnement... Le choix de ces villes est loin d'être fortuit puisque les aéroports et les ports constituent des points d'entrée privilégiés de cette espèce. Les milieux urbains entourant certains aéroports mais surtout les ports du pays sont ainsi favorables à son développement.
De plus, An. stephensi est considéré comme un vecteur efficace du paludisme en milieu urbain. Plus de 100 volontaires locaux, supervisés par des membres de la mission ont participé à la collecte des moustiques. Depuis la première enquête menée en juillet 2023, aucun spécimen appartenant à An.stephensi n'a été collecté à Madagascar, selon l'IPM.