Avec les enjeux que présentent les communales du 11 décembre, tous les coups semblent permis. Des potentiels candidats se plaignent d'ailleurs des difficultés pour l'obtention de certaines pièces à fournir pour la constitution de leurs dossiers.
Deux jours avant l'ouverture officielle du dépôt des candidatures pour les élections communales du 11 décembre, des candidats potentiels ou des partis aspirant à participer à ce rendez-vous électoral commencent à exprimer leur mécontentement. Ils dénoncent la « volonté de certaines autorités de compliquer la délivrance des pièces à fournir ». Selon les explications fournies, il semblerait que l'objectif soit de mettre en difficulté des adversaires jugés trop menaçants. « S'agit-il d'un moyen pour décourager ou exclure indirectement certains candidats potentiels ? » s'est interrogé hier Gascar Fenosoa, qui, avec le Mouvement Gasikara, a déjà annoncé son intention de participer aux élections du 11 décembre. En effet, la crainte d'éliminer des candidats par des manoeuvres dilatoires dans la constitution des dossiers est plus que jamais présente, surtout pour les partis extérieurs au régime.
Par tous les moyens
« La plupart des candidats aux mairies sont confrontés à des problèmes, notamment ceux qui souhaitent se présenter comme conseillers municipaux. Les pièces à fournir sont difficiles à obtenir et trop nombreuses », a poursuivi le député du 3e arrondissement. Gascar Fenosoa n'est pas le seul à avoir dénoncé cette manoeuvre politique. « Les candidats rencontrent surtout des complications pour obtenir le certificat de régularité fiscale, le bulletin numéro 3 et le certificat de nationalité malgache », a-t-il soutenu. Depuis le début du processus électoral, les responsables de l'opposition ont déjà exprimé leurs inquiétudes quant à la volonté du régime d'exclure, par tous les moyens, des candidatures susceptibles de lui poser problème.
Risques
En tout cas, la course à la mairie de la capitale semble représenter un véritable casse-tête pour le régime de Rajoelina. En déclarant son intention de se présenter, Marc Ravalomanana se trouve dans leur ligne de mire. En plus des campagnes de diabolisation, l'ancien président n'est pas à l'abri de manoeuvres dilatoires. « Vous n'avez qu'à trouver un candidat à la hauteur de l'ancien président », a réagi hier le député Firaisankina d'Ambatondrazaka, tout en invitant les dirigeants à « ne pas s'aventurer à barrer la route à Marc Ravalomanana pour ces communales ». Le député a également mis en garde le directeur général des impôts contre les risques liés à des décisions contraires à la candidature de l'ancien président.
Illogique
Quoi qu'il en soit, empêcher la candidature de Marc Ravalomanana aux élections communales semble illogique, étant donné qu'il n'a rencontré aucun problème dans la constitution de son dossier lors des deux dernières élections présidentielles. Notons que nous ne sommes qu'à 10 mois de la dernière présidentielle. Peu importe, quelques heures seulement avant l'annonce de sa candidature, l'ancien président s'est adressé aux autorités. « Je crois qu'il n'y aura plus de tentatives pour empêcher les candidats de se présenter aux élections communales », a-t-il affirmé. Sa déclaration était précédée d'une visite au bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et d'un bref entretien avec le président de la CENI, Dama Arsène Andrianarisedo, hier à Alarobia.