Dans l'est de la République démocratique du Congo, au moins deux cents corps de déplacés décédés notamment de famine et de maladie dans des camps autour de Goma ont été inhumés ce lundi 2 septembre. Une cérémonie d'hommage a été organisée par les autorités congolaises au Stade de l'Unité au coeur de la ville.
C'est au son de la fanfare que des centaines de personnes dont la majorité des déplacés ont dit leurs adieux à leurs proches. Des cercueils blancs, au total deux cents selon les autorités militaires du Nord-Kivu, étaient interposés dans le stade de L'unité, un des grands terrains de football à Goma où la cérémonie a eu lieu.
Mumararungu Francine, âgé de 18 ans, est une femme déplacée. Son enfant était dans une morgue de la ville depuis 5 mois faute d'inhumation. « Nous avons fui la guerre, mais nous l'avions rencontré dans nos lieux de refuges. Nous avons fui la mort, mais elle nous poursuit dans nos camps. Nous plaidons pour la fin des hostilités afin que nous rentrer chez nous », raconte la jeune femme.
Pour Chantal Chambu Mwavita, ministre congolaise des Droits humains, il est clair que les déplacés sont morts suite à l'agression Rwandaise. « En rendant hommage aux victimes, nous affirmons notre refus de l'impunité et notre détermination à construire un avenir de paix et justice pour tous ».
« Personne n'a interdit au gouvernement congolais de se défendre »
Des activistes des mouvements citoyens et défenseurs des droits humains exigent de leur côté du gouvernement central plus de responsabilités sur la crise dans l'est de la RDC. « Personne n'a interdit au gouvernement congolais de se défendre. Nous sommes fatigués que le gouvernement se déplace de Kinshasa vers Goma pour venir enterrer. »
Les victimes ont été inhumées au cimetière Genocost à une dizaine de kilomètres de Goma près de la ligne des fronts entre l'armée et les rebelles du M23.