«La dépression est une maladie sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter», a affirmé d'emblée le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, lors d'un atelier de travail à l'hôpital Victoria, lundi. Afin de lutter contre cette maladie, le ministère s'engage à offrir des services de stimulation magnétique transcrânienne (TMS) à la population.
«Un projet pour introduire la TMS avait été lancé dès 2016 mais n'avait pas abouti.» L'hôpital Victoria sera le premier établissement de santé du pays à proposer la TMS, démontrant ainsi l'importance accordée par le gouvernement à la santé mentale.
Le ministre a précisé que la machine utilisée pour la TMS a coûté Rs 17 millions. Développée au Danemark et fournie par l'Afrique du Sud, cette technologie est non invasive et utilise des champs magnétiques pour stimuler les cellules nerveuses du cerveau, notamment dans les zones liées à la régulation de l'humeur et à la dépression. «La TMS est devenue une alternative prometteuse pour les personnes souffrant de dépression résistante aux traitements, ainsi que d'autres troubles de santé mentale tels que le trouble obsessionnel compulsif, l'anxiété, le stress post-traumatique, la douleur chronique, et même pour aider à arrêter de fumer», a ajouté le ministre.
Contrairement à d'autres traitements, la TMS ne nécessite pas d'anesthésie, est indolore et présente des effets secondaires minimes. *«La TMS et d'autres techniques de neuromodulation constituent de nouvelles avancées en matière de soins psychiatriques interventionnels et pourraient bien être l'avenir des traitements en santé mentale. À long terme, ces méthodes seront rentables car elles réduiront la charge sur le système de santé, diminueront les hospitalisations et amélioreront la qualité de vie des patients.»
*En sus de la machine TMS, l'hôpital est également équipé d'une fonction d'intelligence artificielle permettant de collecter des données pour la recherche dans ce nouveau domaine de la psychiatrie. La dépression touche 5 % de la population mauricienne, d'où l'importance pour le ministère de former le personnel adéquat pour traiter cette maladie, a déclaré le ministre Jagutpal. Il a également souligné la nécessité d'éliminer les discriminations dans les services couverts par les assurances : «De nombreuses maladies sont temporaires et non chroniques. Il devrait aussi y avoir un plan pour la santé mentale.»