Réagissant aux arguments selon lesquels l'ajustement salarial pourrait entraîner une hausse du taux d'inflation, le ministre des Finances affirme que «l'inflation n'est pas causée par la hausse des salaires». Renganaden Padayachy estime plutôt qu'elle est créée par «une insuffisance de produits, des problèmes d'offre sur notre marché, des augmentations de prix à l'étranger ou des fluctuations du taux de change». Il s'exprimait ce mardi 3 septembre à l'issue du symposium organisé par la Banque de Maurice, qui a réuni des banques centrales du continent africain.
Pour le ministre, une personne ne peut pas expérimenter la perte de pouvoir d'achat simplement à cause de l'inflation. Il estime qu'il faut rééquilibrer le débat et que l'ajustement salarial est «bénéfique» pour la grande majorité, compte tenu des travaux réalisés sur le sujet.
II rappelle qu'à l'époque où les taxes avaient été baissées pour les plus riches, cela avait certes profité à ces derniers, mais aussi contribué à une hausse du taux d'inflation. Cependant, il se félicite du fait que l'inflation diminue progressivement et souligne la « bonne performance économique » du pays.
Ajustement salarial : règlements bientôt «gazetted»
L'ajustement salarial, explique le ministre des Finances, est le fruit d'un travail qui implique le ministère du Travail, les syndicats, et les représentants des travailleurs. Il précise que des règlements vont très bientôt être publiés pour assurer la satisfaction de tous les travailleurs.
Une fois ces règlements «gazetted», les entreprises devront s'y conformer, et il assure qu'aucune entreprise ne sera laissée de côté. «Notre objectif est que si une entreprise éprouve des difficultés à appliquer ces règlements, nous serons là pour agir comme un tampon et aider l'entreprise à payer les ajustements.» Selon le ministre, la grande majorité des entreprises peut appliquer ces mesures, et les employés ne devraient pas subir les conséquences des difficultés de certaines entreprises à honorer l'ajustement salarial.
Pour l'actuelle mandature, dit-il, il est essentiel de procéder à ces ajustements pour démontrer aux travailleurs leur importance dans le tissu économique. Il souligne également l'importance de combattre le chômage, dont le taux est de 6,3 %, avec l'objectif de le réduire en dessous de 6 %.