Sénégal: Médecine traditionnelle - Quand l'urgence de disposer d'une loi s'impose !

2 Septembre 2024

Le Sénégal a célébré, samedi dernier, la 22ème édition de la journée africaine de la Médecine traditionnelle (JAMT). Occasion saisie pour remettre sur la table l'urgence de disposer d'une loi sur la médecine traditionnelle.

Pour cette année 2024 qui marque la 22ème édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle (Jamt), l'Organisation mondiale de la santé (Oms) propose de réfléchir sur le thème « Soutenir une médecine traditionnelle de qualité et sûre à travers des mécanismes réglementaires appropriés ». Le secrétaire général du ministère de la Santé et de l'action sociale, Serigne Mbaye, venu présider la cérémonie d'ouverture, rappelle avec l'OMS que 80% des populations en Afrique, ont recours aux soins prodigués par les praticiens de la médecine traditionnelle.

Toutefois, il a estimé que ce rappel contraste avec la sous-estimation de la médecine traditionnelle dans l'offre formelle de soins de santé au niveau de la plupart des pays africains. « Cet état de fait est en très grande partie, dû à l'absence de réglementation dans la pratique des acteurs de la médecine traditionnelle pour rassurer les acteurs du système sanitaire officiel.

Dans la même dynamique, nous pouvons constater que les plantes médicinales locales, malgré des études scientifiques poussées sur leurs multiples propriétés pharmacologiques, ne font pas encore l'objet de préparations médicamenteuses modernes à mettre à la disposition de nos populations » a-t-il fait savoir.

Vide juridique au Sénégal

Depuis plusieurs années, les acteurs de la médecine traditionnelle cours derrière un cadre réglementaire pour l'exercice et la commercialisation de leurs produits. La loi sur la médecine traditionnelle n'est toujours pas effective au Sénégal. Pour le représentant de la fédération des tradipraticiens du Sénégal, Ségane Sène, au Sénégal, l'absence d'un cadre légal de régulation de l'exercice et de la pratique de la médecine traditionnelle, représente un vide juridique à combler en vue de rendre opérationnelles toutes les synergies interpelées en matière de Recherche / Développement des connaissances médicales traditionnelles.

« Pourtant, depuis le 31 mai 2017, le Conseil des ministres a approuvé et transmis à l'Assemblée nationale, le projet de loi sur la médecine traditionnelle. Or, dans le cadre de la mise en place de mécanismes réglementaires appropriés, le projet de loi sur la médecine traditionnelle stipule la création d'un Conseil National pluridisciplinaire et multisectoriel », a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : «le Sénégal ne saurait «soutenir une médecine traditionnelle de qualité et sûre» en laissant prévaloir une telle situation d'inexistence d'une loi vouée à réglementer le secteur de cette dernière».

Au niveau du ministère de la santé et de l'action sociale, M.Mbaye a souligné que « la loi 2023-06 du 13 juin 2023 sur la Pharmacopée Sénégalaise, permettra de reconnaître toutes les plantes médicinales traditionnelles qui pourront servir à la production de médicaments modernes et de médicaments traditionnels. Par ailleurs, le MSAS est conscient de la nécessité d'accélérer l'adoption du projet de loi portant l'organisation et l'exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal ».

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