La vie a repris son cours normal ce mardi 3 septembre à Goma (Nord-Kivu), après une nouvelle journée ville morte, qui a paralysé lundi les activités économiques. Certains acteurs de la société civile dénoncent les violences qui ont accompagné cette manifestation, ayant exacerbé la psychose que vit déjà la population de cette agglomération lacustre. La ville de Goma est, selon eux, enclavée à la fois par l'activisme du M23 et la hausse de la criminalité urbaine.
Ce mardi, la plupart des écoles ont repris les cours, les boutiques et magasins ont ouvert leurs portes et l'ensemble des habitants vaquent à leurs occupations.
La ville morte observée lundi faisait suite à l'appel lancé, le week-end dernier, par plusieurs mouvements citoyens. Cette initiative suscite plusieurs réactions.
Le coordonnateur du collectif des organisations de la jeunesse, (COJESKI/Nord-Kivu), Kulihoshi Musikami Luc, conteste, pour sa part, le caractère menaçant de cet appel :
« Hier, la ville de Goma a vécu sous la terreur des mouvements citoyens. Des gens qui ont été blessés parce qu'on les a tabassés sur la route. Nous avons trouvé des barricades à Ndosho, à Mutinga, à Katoyi. Les manifestations légitimes des mouvements citoyens et des groupes de pression, qui devraient nécessairement être pacifiques et civilisées tentent maintenant à être plus violentes contre la population. Comme nous le disons, la ville de Goma devient de plus en plus invivable ».
Malgré le communiqué du maire de Goma appelant la population locale à vaquer à ses occupations, tout a tourné au ralenti dans la ville lundi. Les écoles et plusieurs commerces n'ont pas fonctionné, craignant des représailles éventuelles.