Au Bénin, un nouveau rebondissement est survenu dans l'affaire Steve Amoussou, alias «Frère Hounvi», dont l'audience est prévue pour le 7 octobre prochain. Ce mardi 3 septembre, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a surpris en jugeant et condamnant deux personnes accusées par la justice togolaise d'avoir « enlevé » le cyberactiviste à Lomé le 12 août dernier pour le ramener au Bénin.
À Cotonou, les deux prévenus étaient poursuivis par le procureur spécial pour « arrestation illégale de personnes ». L'un des accusés a expliqué à la barre qu'il avait été contacté par un individu résidant en Indonésie, dont il a révélé le nom. Ce dernier l'aurait m'aurait mandaté pour retrouver Steve Amoussou, aussi connu sous le nom de «Frère Hounvi», affirmant que ce dernier l'avait escroqué de 10 millions de francs CFA. Le prévenu aurait reçu la promesse de toucher 30% de cette somme s'il réussissait à récupérer l'argent.
Le prévenu a admis avoir été à Lomé, décrivant en détail le déroulement des événements. Il a précisé que c'était en raison des cris de secours de Steve Amoussou qu'ils avaient décidé de l'embarquer. Toutefois, Steve Amoussou a nié les accusations d'escroquerie, c'est une « fable », a t-il lâché.
Verdict de la cour
L'avocat de Steve Amoussou, Me Ba Parapé, a réclamé 20 millions de francs CFA de dommages et intérêts, ainsi qu'une peine exemplaire pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Finalement, la cour a condamné deux des prévenus à 24 mois d'emprisonnement, dont 12 fermes, et a ordonné la relaxe au bénéfice du doute pour le directeur du Centre national des investigations numériques. En outre, les prévenus ont été condamnés à verser 5 millions de francs CFA à Steve Amoussou.
Malgré cette décision, Steve Hounvi, connu pour ses critiques virulentes contre le président Patrice Talon et son gouvernement, reste en détention provisoire. Il doit encore être jugé le 7 octobre 2024 pour des accusations de «provocation à la rébellion, initiation et publication de fausses nouvelles, et harcèlement par voie électronique ».