Au Rwanda, la capitale, Kigali, accueille du 3 au 6 septembre le Forum africain des systèmes alimentaires : 5 000 délégués sont attendus, des membres des gouvernements du continent, des acteurs du secteur agricole et de l'alimentation, ou encore des organisations internationales. L'occasion de faire le point sur l'état du secteur en Afrique, bouleversé par l'urbanisation.
Ce mardi, pour l'ouverture de l'événement, l'institut AGRA a dévoilé son rapport annuel sur l'état du secteur de l'agriculture en Afrique. Le nouveau document insiste sur la croissance rapide des entreprises liées au secteur alimentaire, comme le commerce de gros ou la logistique.
Approvisionner les villes
Des secteurs en expansion, notamment grâce à l'urbanisation du continent, selon Thomas Reardon, l'auteur de l'étude : « La consommation urbaine est passée de 10 à 20 % dans les années 80-90 à 60 ou 70 % de la consommation totale aujourd'hui en Afrique. Donc les chaînes de distribution se sont développées pour approvisionner les villes, au lieu de juste avoir des producteurs qui cultivent ce qu'ils mangent et mangent ce qu'ils cultivent. »
Une urbanisation qui a également modifié les pratiques, entraînant une diversification de la demande, s'éloignant des aliments de base comme les céréales qui représentent 25 % des produits consommés sur le continent.
Un développement rapide
Le rapport note ainsi une augmentation des entreprises de transformation alimentaire. « Le système alimentaire demandait une réponse importante du secteur privé et l'expansion des chaînes de distributions alimentaires en Afrique est très similaire à ce qui s'était passé en Asie. C'est tout aussi rapide et remarquable, je trouve que c'est une transformation passionnante », décrit Thomas Reardon.
Une transformation, note le chercheur, portée par les micros, petites et moyennes entreprises qui sont responsables selon lui de 85 % du volume de produits alimentaires vendus sur le continent.