À quelques jours de l'ouverture du dépôt de candidature, des doutes se font sentir parmi les potentiels candidats. La lourdeur administrative de la candidature et les montants des cautions en sont les raisons.
Les paperasses administratives nécessaires aux élections municipales ont été alourdies. C'est le ressenti de certains prétendants maires, conseillers municipaux et communaux, quelques jours avant le dépôt de candidature. Selon eux, cet alourdissement va leur donner du fil à retordre pour réunir toutes les pièces dans le temps imparti par les décrets liés aux élections. « Plusieurs candidats maires et surtout conseillers communaux ont des difficultés. Les pièces à fournir sont trop nombreuses et trop compliquées pour eux », explique le député Gascar Fenosoa, qui est lui-même pressenti comme un candidat potentiel pour la commune urbaine d'Antananarivo.
À noter que le dépôt des candidatures auprès des Organes de vérification et d'enregistrement des candidatures (Ovec) s'ouvre jeudi et se termine le 19 septembre prochain. À vue d'œil, rien n'a pourtant changé à propos des pièces à fournir par rapport aux dernières élections de 2019, sauf du point de vue de la contribution obligatoire des candidats et listes de candidats, qui a connu une augmentation. Les cautions varient entre un million deux cent mille et vingt millions d'ariary selon la catégorie de la commune et le nombre de sièges pour les conseillers.
D'un autre côté, l'acquisition du certificat de régularité fiscale, communément appelé « état 211 bis», reste également un défi pour certains prétendants candidats. Ceux qui veulent devenir candidats aux élections à venir doivent impérativement s'acquitter de ces impôts durant les trois dernières années. Ils doivent également procéder à la déclaration de leurs avoirs immobiliers et mobiliers, ce qui pourrait être assez compliqué pour ceux qui viennent des communes éloignées des grandes villes, surtout pour ceux qui n'ont pas l'habitude des bureaux et du fonctionnariat.
Discrimination
Certains, surtout ceux de l'opposition, voient « l'alourdissement » des pièces à joindre comme un moyen déloyal du régime d'éliminer des potentiels candidats. Les têtes pensantes de l'opposition présentes à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) jeudi dernier ont largement eu le temps de donner leurs impressions face à la situation. Auguste Paraina, président du Tsara Tahafina, déclare même que la situation contribue à dissuader les potentiels candidats de se lancer dans la course.
« À part le montant de la caution qui est exorbitant, les problèmes liés aux fraudes électorales sont également un frein pour certains prétendants d'officialiser leurs candidatures », s'exclame le membre du Firaisankina.
Le député élu au district Tana III, Gascar Fenosoa, va même plus loin en déclarant qu'une mesure visant une seule personne pénalise la plupart des candidats. Selon lui, l'environnement et la culture politique du pays ne sont pas encore adaptés aux lourdeurs administratives imposées par le régime. « L'alourdissement de la procédure de candidature est-il une technique de dissuasion ou une technique d'exclusion pour certains candidats ? » Telle est la question qu'il se pose à trois jours de l'ouverture du dépôt de candidature pour les prétendants maires et conseillers municipaux et communaux.