Soyo — Le ministre d'État et chef de la Maison Militaire du Président de la République, Francisco Pereira Furtado, a dénoncé mardi, dans la ville de Soyo, province de Zaire, l'implication de hauts dirigeants du pays dans la contrebande de carburant vers la République Démocratique du Congo (RDC).
Selon le responsable, certains individus impliqués dans ce phénomène qui se produit régulièrement dans la province du Zaire ont été identifiés, en mettant l'accent sur les gouvernants, les anciens gouvernants, les officiers superieurs, les autorités administratives au niveau provincial et municipal, ainsi que autorités traditionnelles.
Francisco Furtado s'adressait à la presse au terme d'une réunion de la commission multisectorielle, créée par le Président de la République pour lutter contre la criminalité transfrontalière, en mettant l'accent sur le trafic de carburant, la pêche illégale et l'immigration irrégulière.
Il a ajouté que 52 pour cent des cas de contrebande de carburant dans le pays se produisent dans la province de Zaire, pour qui la réunion de travail a servi à interagir avec les autorités gouvernementales de la province pour étudier ensemble les mécanismes visant à mettre fin à ce phénomène.
"Le pays connaît un phénomène grave qui est celui de la contrebande de carburant", a-t-il reconnu, rappelant qu'il existe déjà une loi qui criminalise cette pratique, qu'il considère comme une menace pour la sécurité nationale.
Les personnes impliquées dans ce commerce illicite, a-t-il dit, connaîtront le poids de la loi, courant même le risque de perdre leurs postes ou positions, comme cela a été fait dans les provinces de Lundas Norte et Sul, dans le cadre de la lutte contre l'exploitation minière.
Francisco Furtado a déclaré que le nombre élevé de stations-service au Zaire contribue également à la prolifération de la contrebande, soulignant que la province reçoit d'énormes quantités d'essence et de diesel, mais qu'une grande partie est détournée vers la RDC.