Le Cameroun connaît un véritable boom des inscriptions électorales à l'approche de la présidentielle de 2025. L'instance électorale camerounaise, Elecam, a récemment annoncé des chiffres impressionnants, témoignant d'un engagement civique croissant dans ce pays d'Afrique centrale.
Selon les données publiées par Elecam le 3 septembre, pas moins de 755 085 nouveaux votants se sont inscrits sur les listes électorales en 2024. Cette augmentation significative porte le nombre total d'électeurs inscrits à 8 111 960, un chiffre remarquable pour une nation de 30 millions d'habitants. Ce qui frappe particulièrement dans ces statistiques, c'est la forte proportion de jeunes parmi les nouveaux inscrits : 64,88% du total, illustrant un intérêt croissant de la jeunesse camerounaise pour le processus démocratique.
Cette vague d'inscriptions s'inscrit dans la perspective de l'élection présidentielle prévue pour octobre 2025, un scrutin qui s'annonce déjà comme un moment crucial pour l'avenir politique du Cameroun. L'engouement pour ces inscriptions électorales peut s'expliquer par plusieurs facteurs.
Tout d'abord, les partis politiques, tant du côté du pouvoir que de l'opposition, ont mené des campagnes actives pour encourager les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales. L'opposition, notamment incarnée par Maurice Kamto, figure de proue des contestataires, a particulièrement insisté sur l'importance de cette démarche pour espérer un changement politique.
De son côté, le parti au pouvoir a également mobilisé ses supporters, conscient des enjeux de cette élection. Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et âgé de 91 ans, fait face à une opposition de plus en plus déterminée à provoquer une alternance politique.
Cet afflux de nouveaux votants pourrait potentiellement rebattre les cartes du jeu politique camerounais. Toutefois, Elecam souligne que le registre électoral devra faire l'objet d'un "toilettage", une procédure normale visant à s'assurer de l'exactitude et de la mise à jour des listes.
L'importance de ces inscriptions massives ne doit pas être sous-estimée. Elles reflètent une prise de conscience civique, particulièrement chez les jeunes, qui pourrait influencer significativement l'issue du scrutin présidentiel de 2025. Cette mobilisation citoyenne intervient dans un contexte politique tendu, où l'opposition multiplie les appels au changement face à un pouvoir en place depuis plusieurs décennies.
La présidentielle de 2025 s'annonce donc comme un moment charnière pour le Cameroun. L'afflux de nouveaux électeurs, combiné à une opposition déterminée et à un parti au pouvoir cherchant à conserver son emprise, promet une campagne électorale intense et potentiellement décisive pour l'avenir du pays.
Reste à voir comment cette dynamique d'inscription se traduira dans les urnes. Le taux de participation, la transparence du processus électoral et la capacité des institutions à gérer un scrutin d'une telle ampleur seront des éléments clés à surveiller dans les mois à venir.
En attendant, le Cameroun semble s'engager dans une période pré-électorale marquée par un regain d'intérêt pour la chose politique, laissant présager des débats animés et une compétition électorale qui pourrait redessiner le paysage politique du pays.