Appelé bientôt à en découdre avec l'USM Alger dans le cadre du second tour préliminaire de la C3, le Stade Tunisien doit dès maintenant monter en gamme et en puissance pour représenter dignement le football tunisien face au représentant algérien.
En déplacement à Zarzis, le Stade a failli concéder sa première défaite de la saison, mais les Bardolais sont finalement parvenus à égaliser et à arracher sur le gong une parité face à une coriace équipe de l'ESZ. Au final, l'on retiendra cependant que les hommes de Maher Kanzari ont affiché un caractère des plus tenaces, n'abdiquant jamais alors que les minutes défilaient vers la fin. Le ST n'a pas perdu en préambule du championnat, mais il n'a pas gagné non plus. Et c'est le buteur qui monte, Sadok Kadida, qui s'est permis d'empêcher un revers bardolais dont le timing n'aurait pas fait les affaires d'un groupe appelé bientôt à en découdre avec l'USMA dans le cadre du second préliminaire de la C3.
Un onze à géométrie variable
A Zarzis, c'est un Stade à géométrie variable qui a croisé l'ESZ, attentiste par moments, puis dominateur... en apparence et enfin menaçant et déterminé vers la fin. De la possession de balle, des frappes, pas toujours cadrés cependant et plus de passes réussies que l'adversaire. Si certains chiffres de la seconde mi-temps parlent en faveur du Stade Tunisien, d'autres montrent que la rencontre s'est avérée plutôt serrée. Dimanche dernier, face à une ESZ opportuniste, presque jusqu'au bout, le Stade a tenté tout d'abord, sans vraiment se montrer réellement dangereux.
D'aucuns diront en l'état que les Bardolais avaient la tête ailleurs dans la perspective de leur prochain rendez-vous continental. Mais toutefois, ils ont su se remettre la tête à l'endroit après l'avance au score prise par Zarzis et éviter ainsi une défaite qui aurait altéré le moral des troupes. Le nul est équitable en somme, sachant que l'ESZ a pris les devants et a maintenu son avance jusqu'aux dix dernières minutes du match. Et après coup, tant pis pour les déçus parmi les fans de l'ESZ et tant mieux pour les gars du Bardo, appelés à s'armer de confiance et monter en puissance dorénavant pour représenter dignement le football tunisien face au représentant algérien.
Elever le niveau pour renverser le onze à Nabil Maâloul
Pour espérer donc renverser l'USM Alger et rejoindre la phase des groupes de la C3, le Stade doit donc élever le niveau et faire beaucoup mieux en termes de production d'ensemble. Il faut dire qu'à Zarzis, les Bardolais n'ont pas affiché cette rigueur défensive, cette solidité axiale et cette percussion offensive qu'on leur connaît. Certes, le ST a eu des occasions dangereuses, mais il a aussi péché par maladresse, malchance et confusion comprises.
D'ailleurs, en fin de match, quand les jambes devenaient de plus en plus lourdes alors que la litanie des changements avait débuté, les occasions, elles, se faisaient de plus en plus rares, même si le Stade confisquait le cuir et affichait clairement ses visées de victoire. Vers la fin toujours, si Maher Kanzari a sonné l'assaut, il ne faut pas oublier dans le même temps que des espaces béants se sont créés derrière.
Ce qui aurait pu offrir une fin de match différente de celle espérée par les Stadistes.
En somme, le money-time fut haletant mais également très décousu de part et d'autre.
Tout un symbole...
A présent, sur le fond, en revanche, le Stade a gardé sa cuirasse et n'a pas douté. En première ligne, réputé pour savoir galvaniser les siens en cours de jeu, Kanzari s'est peut-être un tantinet planté dans le choix de certains joueurs.
Mais sa capacité à corriger ce qui doit l'être en cours de jeu peut être appréciée comme un marqueur de son mandat qui débute.
Au coach à présent d'apporter les correctifs qui s'imposent, avant le jour «J» de la prochaine échéance de la Coupe de la CAF, objectif premier d'un club qui a les moyens de ses ambitions, même si les Abda, Khadhraoui et autre Jouini ne sont plus là. Institution à la stratégie sportive affirmée et lisible depuis plus de deux ans, le Stade Tunisien arrive en conséquence à toujours disposer d'un groupe compétitif formé d'apprentis et de tauliers, sans pour autant que l'investissement de départ ne soit colossal.
Tout un symbole donc que de doter l'équipe de jeunes du cru et de bonnes pioches à forte marge de progression, tout en conservant certaines constantes. Gageons que l'alchimie ne saurait tarder et que ce savant dosage portera à terme ses fruits.