Congo-Kinshasa: Prison centrale de Makala - Le BCNUDH préoccupé par les évènements du 2 septembre

L'agence de l'ONU salue l'ouverture d'une enquête par les autorités congolaises et souhaite qu'elle soit prompte et transparente. Elle s'attend aussi à ce que les auteurs des crimes et violations des droits humains qui y sont survenus soient traduits devant la justice, quelles que soient leurs fonctions.

Dans son communiqué du 4 septembre 2024, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH) a noté sa préoccupation face aux récents développements au Centre pénitentiaire et rééducation de Kinshasa (CPRK), ex-prison centrale de Makala.

Cette agence appuie sa réaction par le communiqué du vice-Premier ministre de l'Intérieur, indiquant que le 2 septembre 2024 vers 02H00 du matin, de dizaines de détenus ont été tués, entre autres par balles et piétinement, au cours d'une tentative d'évasion. Ce communiqué indique également qu'à ce stade, le gouvernement évoque un bilan provisoire de 129 morts dont 24 par balles, 59 blessés, pris en charge par l'Etat, et quelques détenues violées. Le BCNUDH signale, par ailleurs, qu'avant ces évènements, plus de 15 mille personnes étaient détenues au CPRK construit pour en accueillir 1500.

Dans le cadre de son mandat, le BCNUDH dit qu'il assure le suivi des conditions de détention et soutient les autorités nationales dans les efforts fournis pour répondre aux problématiques liées à la détention.

Il rappelle, dans cette optique, que dans un rapport publié en 2022 sur la prévention de la torture en République démocratique du Congo (RDC), il formulait des recommandations dont la mise en œuvre pourra permettre de répondre de manière efficace et durable à certains défis auxquels fait face le système pénitentiaire du pays.

En rapport avec ces événements du 2 septembre, le BCNUDH salue l'ouverture d'une enquête par les autorités et souhaite qu'elle soit prompte et transparente. Ce bureau invite, par ailleurs, les autorités à traduire devant la justice les auteurs des crimes et violations des droits humains qui y sont survenus, quelles que soient leurs fonctions.

Cette agence se dit également prête à fournir, dans le cadre de son mandat, toute l'assistance nécessaire lorsque celle-ci aura été formellement requise par les autorités judiciaires. Elle dit aussi attendre des autorités congolaises de prendre des mesures urgentes en vue d'assurer une prise en charge holistique des victimes des violations des droits humains, y compris de violences sexuelles, en accordant une attention particulière à ceux et à celles qui sont dans une plus grande vulnérabilité.

Ce bureau se dit disposé à soutenir les autorités dans ces efforts et salue l'intention du gouvernement exprimée dans son programme de "Construire et réhabiliter les infrastructures judiciaires et pénitentiaires". Le BCNUDH encourage, à ce titre, le gouvernement congolais à améliorer la séparation des détenus par sexe et groupe d'âge afin de prévenir les violences sexuelles en milieu carcéral.

Pour faire face à l'épidémie MPox en cours dans le pays, le BCNUDH invite les autorités à s'assurer que des mesures soient prises pour réduire le risque de propagation de la maladie au sein du CPRK et dans les lieux de détention à travers toute la RDC. Par rapport aux mesures intérimaires prises par le ministre d'Etat, ministre de la Justice, Garde des sceaux pour désengorger les prisons, le BCNUDH réitère sa disponibilité à identifier et appuyer des mécanismes à même de trouver une solution durable pour des conditions de détention dignes dans le pays.

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