Afrique: Ouverture de la 8e édition du Forum annuel d'Afreximbank sur la conformité à Dakar

M. Madické Niang, chargé de suivi-évaluation du GIABA à la cérémonie d'ouverture du Forum d'Afreximbank sur la conformité ce 04 septembre à Dakar
4 Septembre 2024

La 8e édition du forum d’Afreximbank sur la conformité s’est ouvert ce 04 septembre et se tiendra jusqu’au 6 septembre 2024 à Dakar sous le thème « Une meilleure conformité. Un meilleur commerce ».

En effet, cet évènement co-organisé par le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a regroupé des experts financiers et les meilleurs praticiens de la conformité, des décideurs et parties prenantes locaux et mondiaux dans le but de discuter et d’interagir sur les nombreux défis du continent liés à la criminalité transrégionale et au blanchiment d’argent.

Le thème de cet évènement « s’inscrit dans un contexte ou la conformité est devenu un pilier essentiel du développement économique particulièrement en Afrique ou le commerce intra et extra régional est en pleine expansion », a déclaré M. Mamadou Bocar Sy, président des associations professionnelles des banques et établissements financiers des pays de l’UEMOA. Il rappelle que la conformité est le fondement de la confiance entre les institutions, leurs clients et leurs partenaires intra-nationaux.

Dans le même sillage, Monsieur Jean Arséne Yérima, Directeur Régional d’Afrique francophone des opérations de la banque africaine d’import-export (Afreximbank) a porté le message du vice-président en charge de la gouvernance d’entreprise. Selon lui, l’objectif de cette édition reflète les activités de la banque et sa pertinence dans le continent.

En effet, il a assuré que le commerce africain est connu pour être affecté par de nombreux défis résultant des bouleversements macroéconomiques, de la géopolitique, du commerce international, des changements climatiques, des pandémies et de la forte sensation de la digitalisation. De ce fait, « la part du commerce africain dans le commerce mondial confiné autour de 3% est en partie lié au commerce de marchandises » a déclaré M. Yérima.

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Cependant, il assure qu’avec la mise en place de la zone de libre échange africaine, le commerce intra-africain a progressé à un rythme de plus de 2% au premier trimestre 2024. Selon lui, cette dynamique n'a pas suffi à compenser les faibles chiffres du commerce intra régional alors que le continent a besoin de capacités institutionnelles, de transparence, de responsabilité, ainsi que de mécanismes de suivi et de variations solides.

Dès lors, « les pays devraient s'engager dans une coopération régionale pour stimuler le commerce international. Il s'agit d'harmoniser les régulations, de normaliser les processus en particulier dans le secteur des services financiers » ajoute le Directeur régional des opérations d’Afreximbank.

Monsieur Madické Niang, chargé de suivi-évaluation du GIABA, pour sa part, estime que le choix du thème se justifie par le devoir de relever le défi persistant de la criminalité transrégionale organisée, figure de stratagème à l’instar des sociétés écrans et d’autres formes de montages ingénieux et opaques à des fins d’utilisation abusives pour recycler l’argent sale produit par leurs activités illicites à travers le système financier.

En effet, selon lui, les structures d'entreprise opaques permettent aux criminels de dissimuler leurs activités illicites ainsi que leurs avoirs derrière des montages ou des façades légales. Face à cette situation, « il devient alors une impérieuse nécessité d'organiser la résistance en misant sur la transparence et la vigilance ».

En exigeant des informations et les normes de transparence sur les bénéficiaires d’effectifs, « nous pourrons ainsi empêcher ces abus et renforcer la confiance en notre système financier » a déclaré M. Madické Niang.

Par ailleurs, le chargé de suivi-évaluation du GIABA a magnifié le rôle important que le Groupe d’Action Financière (GAFI) a joué. En 2023, le GAFI a établi une norme de transparence sur les bénéficiaires d’effectifs, par la suite renforcé en 2012 et en 2022.

A cet égard, M. Niang a mentionné que les dispositions actuelles de cette norme imposent d’une part l’évaluation des risques de blanchiment de capitaux et de financement de terrorisme des personnes morales, y compris celles qui sont créés à l’étranger et créant des liens importants avec les pays d’Afrique.

Et d’autre part, la collecte d’informations satisfaisantes exactes et à jour sur les bénéficiaires effectifs des personnes morales et qu’il faut rendre disponible et consultable par les autorités compétentes. Enfin, M. Niang d’exhorter aux participants à accorder une attention particulière aux discussions et thèmes qui seront développés durant ces 3 jours.

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