Afrique: Les données révèlent une nette augmentation des décès annuels dus au choléra

Le Dr Teshome Mekonnen Engida collecte des échantillons pour la surveillance de la qualité de l'eau dans l'un des points d'eau de la zone de Konso, sujette au choléra, dans la région SNNP en Éthiopie, où des échantillons provenant d'un total de 41 sources d'eau ont été collectés et analysés en juin 2023.
communiqué de presse

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié des statistiques mondiales sur le choléra pour 2023, qui montrent une augmentation des cas et des décès.

En 2023, le nombre de cas de choléra signalés a augmenté de 13 % et les décès de 71 % par rapport à 2022. Plus de 4000 personnes sont mortes l'année dernière de cette maladie évitable et facilement traitable.

Quarante-cinq pays ont signalé des cas, un chiffre en hausse puisqu'ils étaient 44 l'année précédente et 35 en 2021. Trente-huit pour cent des cas signalés concernaient des enfants de moins de cinq ans.

Le choléra est une infection intestinale aiguë qui se propage par l'intermédiaire d'aliments et d'eau contaminés. Les communautés ayant un accès limité à l'assainissement sont les plus touchées.

Les conflits, les changements climatiques, l'insuffisance des installations d'eau potable et d'assainissement, la pauvreté, le sous-développement et les déplacements de population dus aux conflits émergents et réémergents et aux catastrophes naturelles sont autant de facteurs ayant contribué à la recrudescence du nombre de flambées épidémiques de choléra l'année dernière.

La répartition géographique du choléra a considérablement changé de 2022 à 2023, avec une diminution de 32 % des cas signalés au Moyen-Orient et en Asie, et une augmentation de 125 % en Afrique. De nombreux pays d'Afrique ont signalé une forte proportion de décès survenus dans la communauté, ce qui témoigne des lacunes dans l'accès au traitement.

En 2023, pour la première fois, plusieurs pays ont signalé des décès dus au choléra survenus en dehors des établissements de santé, appelés « décès dans la communauté ». Dans cinq des 13 pays signalant des cas, plus d'un tiers des décès dus au choléra sont survenus dans la communauté, ce qui met en évidence de graves lacunes dans l'accès au traitement et la nécessité de renforcer ce domaine de la riposte.

L'Afghanistan, la République démocratique du Congo, le Malawi et la Somalie ont continué de signaler d'importantes flambées épidémiques de plus de 10 000 cas suspects ou confirmés, tandis que l'Éthiopie, Haïti, le Mozambique et le Zimbabwe se sont ajoutés au décompte en 2023.

Les données préliminaires montrent que la crise mondiale du choléra se poursuit en 2024, 22 pays signalant actuellement des épidémies actives. Bien que le nombre de cas notifiés jusqu'à présent en 2024 soit inférieur à celui de la même période l'année dernière, 342 800 cas et 2400 décès avaient déjà été signalés à l'OMS sur tous les continents au 22 août.

L'augmentation de la demande de matériel pour lutter contre le choléra, tel que les vaccins anticholériques oraux (VCO), les tests de diagnostic et les médicaments essentiels comme les sels de réhydratation orale et les solutés intraveineux pour la réhydratation, persiste en 2023, ce qui représente un défi pour les efforts de lutte contre la maladie à l'échelle mondiale. Depuis octobre 2022, le Groupe international de coordination pour l'approvisionnement en vaccins (GIC), qui gère le stock d'urgence de vaccins, a décidé de remplacer le schéma vaccinal standard à deux doses par un schéma à dose unique dans les campagnes de riposte aux flambées de choléra, afin de vacciner et de protéger davantage de personnes compte tenu des stocks limités.

Malgré le faible stock de VCO, un nombre record de 35 millions de doses ont été expédiées l'année dernière, la stratégie à dose unique étant appliquée. Bien que la vaccination soit un outil important, l'eau potable, l'assainissement et l'hygiène restent les seules solutions durables à long terme pour mettre fin aux épidémies de choléra et prévenir les futures flambées.

L'OMS considère que le risque que représente actuellement le choléra à l'échelle mondiale est très élevé et réagit de toute urgence pour réduire le nombre de décès et contenir les flambées épidémiques dans les pays du monde entier. L'Organisation continue d'apporter son appui aux pays en renforçant la surveillance en matière de santé publique, la prise en charge des cas et les mesures de prévention ; l'approvisionnement en fournitures médicales essentielles ; la coordination des déploiements sur le terrain avec les partenaires ; et le soutien à la communication sur les risques et à la mobilisation communautaire.

Depuis 2022, 18 millions de dollars des États-Unis (USD) ont été débloqués du Fonds de réserve de l'OMS pour les situations d'urgence pour la riposte au choléra. L'OMS a lancé un appel de fonds de 50 millions USD pour lutter contre les flambées de choléra en 2024, mais ce financement n'a toujours pas été obtenu.

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