Depuis 2000 et le premier sommet Afrique-Chine, Pékin a investi des milliards dans les infrastructures et est devenu le premier partenaire commercial du continent africain
Une fois tous les trois ans, les pays africains et la Chine se réunissent dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac). La neuvième édition se tient actuellement à Pékin. Pour accéder à ses ressources naturelles, Pékin a investi des milliards en Afrique : dans les routes, les ports ou encore les chemins de fer. C'est ainsi que le pétrole, le cuivre, le cobalt et d'autres matières premières sont transportées rapidement et efficacement vers la Chine.
Le poids de la dette
En retour, l'Afrique se dote d'infrastructures pour son développement économique. Sauf que, "de nombreux pays africains sont pris au piège de la dette, explique David Shinn, expert des relations Chine-Afrique. Ces pays se rendent compte qu'ils doivent réduire les montants de leurs prêts, au risque d'avoir du mal à les rembourser. C'est pourquoi le rythme de l'initiative chinoise appelée Belt and Road, "Ceinture et Route", en Afrique a ralenti".
Néanmoins, la Chine est omniprésente en Afrique et a laissé les pays européens dans son rétroviseur.
Ainsi, en 2000, les relations commerciales de nombreux pays africains étaient encore dominées par leurs échanges avec l'Europe.
Près de 20 ans plus tard, cette dynamique a complètement changé.
La Chine mise sur une stratégie de domination pour être la première puissance mondiale. Alors que les entreprises occidentales en Afrique mettent souvent le frein face au niveau de risque élevé, les entreprises chinoises sont, elles, soutenues par l'Etat.
Produits de consommation
"L'un des problèmes de l'Occident est que les investissements directs en provenance d'Europe et des Etats-Unis sont principalement tirés par le secteur privé, constate David Shinn. La Chine, quant à elle, a la capacité de contrôler le niveau de ses investissements en Afrique. Le gouvernement joue un rôle plus important."
Au-delà des routes, des ports et des chemins de fer, le groupe Huawei, lié à l'Etat chinois, est également en train d'étendre l'infrastructure des télécommunications.
Pékin submerge aussi le marché de la consommation de biens, à travers la vente de smartphones, de vêtements, de voitures ou de machines bon marché.
Pour rattraper son retard, L'Union européenne lance de nouvelles initiatives de coopération et d'investissement, que ce soit au niveau de Bruxelles ou des Etats membres. Et les pays arabes cherchent également de plus en plus à s'implanter sur le continent africain.