La succession du Président de la République du Ghana, Nana Akufo-Addo est ouverte. En effet, dans quelques mois, le peuple Ghanéen va se rendre aux urnes pour choisir le nouveau président du pays.
Pour l'instant, les états-majors des partis politiques, en lice pour briguer la magistrature suprême s'activent pour être plus représentatifs à ces élections générales. Prévue pour se tenir, le 7 décembre prochain, cette élection va mettre aux prises le vice-président du New Patriotic party (NPP), parti au pouvoir, Mahamudu Bawumia, à l'ancien Président John Dramani Mahama, 64 ans, ancien président de 2012 à 2017 qui a été désigné en mai dernier pour porter à nouveau les couleurs de son parti, le Congrès national démocratique (NDC).
En effet, Le Président sortant, Nana Akufo-Addo, élu en 2017 sous les couleurs NPP et dont les deux mandats successifs autorisés par la Constitution touchent à leur fin, doit laisser la place à d'autres de ses compatriotes pour diriger le pays. Une donne démocratique qui contraste, de loin, d'avec le comportement de dirigeants politiques dans certains pays d'Afrique où l'alternance n'est qu'un vain mot. L'on se rappelle que depuis l'entrée du Ghana dans le multipartisme en 1992, les alternances politiques se sont toujours faites pacifiquement au grand bonheur de sa population.
Une leçon de démocratie qui, si besoin en est, devrait inspirer nombre de présidents africains. Lesquels sont rompus dans le tripatouillage constitutionnel en vue de s'éterniser au pouvoir avec toutes les conséquences que cela peut entrainer sur plusieurs aspects de la vie des Etats. Les exemples sont légions et un coup d'oeil dans le landerneau politique africain permet de s'en convaincre.
En effet, il reste un long chemin à faire par beaucoup de pays du continent où la notion de démocratie semble, malheureusement, à géométrie variable pour bien des dirigeants. Et, le moins que l'on puisse dire c'est que le pays de feu Kwamé N'Krumah est en passe de rééditer son exploit de label démocratique aux yeux du reste du monde. Il a toujours défié les clichés sur la politique africaine et a toujours su organiser ses élections de manière plus ou moins transparente, sans heurts, renforçant ainsi sa stabilité.
En attendant les prochaines échéances électorales, ce qui taraude les esprits de nombreux observateurs, est de savoir qui de l'ancien Président, John Dramani Mahama et du colistier du Président sortant, Mahamudu Bawumia, aura le quitus du peuple ghanéen pour conduire, les cinq prochaines années, la destinée du pays et relever ses défis pressants.
Le plus important pour le peuple ghanéen est que l'élection du 7 décembre prochain renforce les acquis démocratiques du pays. Toute chose qui devrait permettre au successeur de Nana Akufo-Addo de pouvoir faire face aux obstacles liés à la stabilité de la monnaie locale, aux dérapages budgétaires et aux conflits sociaux qui continuent de peser lourdement sur le pays.
Espérons donc que les acteurs politiques sachent faire preuve de maturité démocratique pour que le pays maintienne sa place d'exemple démocratique dans le concert des nations afin de l'irradier dans l'espace ouest-africain.