Hier, un premier affrontement pacifique s'est déroulé entre les Forces de l'ordre et des députés de l'opposition en vue des élections municipales. Les éléments de l'Emmo ont empêché les partisans de Ravalomanana d'entrer au Magro.
Pas d'autorisation, pas de culte. Les partisans de Ravalomanana n'ont pas pu accéder au Magro Behoririka hier pour le culte destiné à donner la bénédiction à l'ancien président pour sa candidature à la mairie de la capitale. L'événement n'a pas reçu l'autorisation de la préfecture de police. C'est la raison pour laquelle les éléments des Forces de défense et de sécurité étaient présents aux abords du Magro Behoririka tôt dans la matinée d'hier.
Dirigés par le lieutenant-colonel Tojo Raoelijon, les troupes de l'état-major mixte opérationnel (Emmo) ont défendu le site contre le chef de l'opposition Siteny Randrianasoloniaiko, les députés TIM de la capitale ainsi que d'autres députés Firaisankina. « Nous sommes ici afin d'appliquer la loi. Même si c'est une propriété privée, il vous faut l'autorisation de la préfecture et j'ai en ma possession sa réponse face à votre demande », explique le lieutenant-colonel aux députés.
Selon Hanitra Razafimanantsoa, députée de Tana I, la raison avancée pour rejeter leur demande était qu'il y a plusieurs bâtiments administratifs autour du site en question. Elle avance également qu'il leur a été suggéré de délocaliser l'événement au Magro Tanjombato. « Pourquoi allons-nous faire le culte à Tanjombato alors que le candidat qui nous réunit aujourd'hui se présente à la commune urbaine d'Antananarivo ? », s'interroge Hanitra Razafimanantsoa. Dès leur arrivée, les parlementaires ont été accueillis par le lieutenant-colonel qui était en possession de la lettre de refus de la préfecture. Après plusieurs minutes de discussion, le gendarme ne s'est pas laissé faire par les députés, qui ont décidé de rebrousser chemin et de tenir une conférence de presse.
Pendant tout ce temps, Marc Ravalomanana n'était pas présent sur les lieux. Il est allé au bureau du district afin de régler des paperasses administratives liées à sa candidature. Son absence aux côtés des députés reste tout de même assez étrange vu que l'événement prévu lui était dédié. Il n'était pas non plus avec les parlementaires lors des visites à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à Alarobia et à la préfecture de Tsimbazaza.
Avant même l'arrivée des députés à Behoririka, quelques partisans du TIM étaient aperçus aux environs du Magro. Au vu de leur nombre, il leur aurait été difficile de remplir l'enceinte du Magro. De plus, les éléments des forces de l'ordre étaient ultra présents afin de quadriller les lieux.
Égalité
Les installations mises en place la veille ont également été démontées avant même l'arrivée des parlementaires. Après près d'une heure de discussion entre l'équipe de Siteny Randrianasoloniaiko et les forces de l'ordre, les rues menant vers le centre-ville étaient bouchées par des embouteillages monstres. La circulation n'est revenue à la normale qu'après quelques heures.
Les députés se sont ensuite dirigés vers la Ceni à Alarobia afin de demander des comptes. Ils ont été reçus par des responsables de l'institution et se sont entretenus pendant près d'une heure. À l'issue de la rencontre, le patron du Mihava Tour explique que la Ceni va se réunir afin de discuter de ce cas.
Selon lui, la Ceni doit assurer l'égalité de traitement des candidats et veiller à ce qu'il n'y ait pas « deux poids deux mesures ». Ils ont ensuite débarqué à la préfecture de Tsimbazaza où ils ont été reçus par le préfet de la capitale. C'est là que finalement, les députés ont déclaré que le culte serait reporté à une date ultérieure. Une journée bien mouvementée à 24 heures de l'ouverture du dépôt des candidatures pour les candidats maires, conseillers municipaux et communaux.