En République démocratique du Congo, l'opposant Seth Kikuni, candidat à la présidentielle de décembre dernier, est aux mains des services de renseignement depuis le lundi 2 septembre. Il a passé sa troisième nuit dans la cellule de l'Agence nationale de renseignement (ANR), sans droit de visite ni d'assistance de son avocat. En réponse, l'opposition hausse le ton.
L'opposant Seth Kikuni, qui était candidat à l'élection présidentielle congolaise en décembre 2023, est détenu depuis lundi 2 septembre dans les locaux de l'Agence nationale de renseignement (ANR).
Deux de ses collaborateurs avec lesquels il avait été arrêté ont été libérés ce mercredi soir. Les autorités n'ont pas encore communiqué sur les raisons de cette arrestation. Son parti politique Piste pour l'Émergence du Congo a dans la foulée dénoncé une arrestation qui cristallise la dictature dans le pays.
Le parti de Seth Kikuni exige sa libération
« Nous sommes déjà face à un régime qui n'a pas peur ou qui n'a pas les sentiments patriotiques à l'égard de son peuple. Aujourd'hui, ils veulent museler l'opinion contraire à leur gouvernance, entre autres celle de Monsieur Seth Kikuni. Pourquoi ? Parce qu'il a mis en place un cadre de concertation pour réunir l'opposition, la société civile et tous les mouvements citoyens pour barrer la route à cette dérive dictatoriale », explique Nathanaël Onokomba Bin Shako, le porte-parole du parti de Seth Kikuni.
« Donc, si Seth Kikuni est reproché, les instances judiciaires doivent respecter la procédure, et non venir dans son bureau pour l'arrêter comme un voleur, déchirer ses vêtements, le prendre par force, lui et deux de ses collaborateurs. Nous ne sommes plus en République démocratique du Congo, mais nous sommes plutôt dans la République soviétique, dans les années 1940 ou 1945, dénonce-t-il. Nous exigeons la libération sans condition de notre président du parti, parce que c'est un citoyen congolais, un père de famille. On ne peut pas l'interdire ni lui priver de ses libertés, parce que c'est un homme qui respecte les lois de la République. »
À lire aussiRDC: indignations et inquiétudes après les événements meurtriers de la prison de Makala