La Première ministre Judith Suminwa a exprimé, mercredi 4 septembre, la volonté de son Gouvernement de poursuivre le processus de désengorgement de la prison centrale de Makala. Elle l'a dit à la presse, à l'issue de sa visite dans cette maison carcérale, où 129 personnes ont trouvé la mort lors d'une tentative d'évasion massive.
« Il faut voir comment on va continuer le processus de désengorgement en respectant la procédure », a souligné Judith Suminwa. La cheffe du Gouvernement a également assuré que la cuisine de la prison centrale a repris du service, après quelques heures d'interruption due à ces incidents.
Elle a échangé avec des femmes victimes de viols et les a assurées d'une prise en charge rapide du Gouvernement. Judith Suminwa a en outre rappelé la mise en place d'une commission pour permettre au parquet déterminer ce qui s'est réellement passe dans la nuit du 1er au 2 septembre dans cette prison.
La Première ministre a été accompagnée de quelques membres du Gouvernement dont le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur.
Témoignage d'une rescapée
Une avocate, détenue en prison depuis plus d'une année, affirme avoir été violée dans la nuit du 1er au 2 septembre.
Elle a indiqué que cette nuit a été catastrophique pour ceux qui ont tenté de s'évader :
« Les gens sont morts, tu n'en as pas l'idée. Ils ont tenté de s'échapper et on a tiré à bout portant sur eux. On est venu extraire quelqu'un. Juste après la coupure d'électricité, une jeep est entrée dans la cour de la prison. Après on a commencé à casser la prison quand on a vu que cette personne est sortie à bord de la jeep avec son équipe. Certains détenus ont voulu aussi en profiter pour s'évader ».
Selon son récit, un prisonnier pouvait, cette nuit-là, abuser de 20 femmes.
Les femmes détenues étaient donc sans défense dans une prison ayant plus d'hommes.