La 12e Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XII) s'est tenue à Abidjan en Côte d'Ivoire du 30 août au 2 septembre 2024. Elle a réuni une coalition diversifiée de parties prenantes clés pour se pencher sur les défis urgents posés par le changement climatique à travers le continent.
Les pays africains sont confrontés à une facture de plus en plus lourde en matière de changement climatique, avec une perte moyenne de 2 à 5 % du Produit intérieur brut (PIB) due aux phénomènes climatiques extrêmes. Le coût de l'adaptation est estimé entre 30 et 50 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie, soit 2 à 3 % du PIB de la région.
C'est la sonnette d'alarme qu'ont tiré la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et la Commission de l'Union africaine à travers leur rapport 2023 sur l'état du climat en Afrique. C'était à l'occasion de la 12e Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XII) tenue du 30 août au 2 septembre 2024 à Abidjan en Côte d'Ivoire, placée sous le thème : « Financer l'adaptation et la résilience climatique en Afrique ». Au sortir de ce conclave, la CCDA-XII a appelé à un financement innovant et urgent pour soutenir l'adaptation au changement climatique et les initiatives résilientes à travers l'Afrique.
Elle a réuni les dirigeants, les décideurs politiques, les experts et les défenseurs de l'environnement qui ont exploré des solutions innovantes, de partager les meilleures pratiques et de forger des partenariats stratégiques qui accéléreront la transition de l'Afrique vers un avenir à faibles émissions de carbone et résilient au climat. La rencontre a également servi de cadre à une vingtaine de communications qui ont concerné entre autres thèmes critiques à savoir : le financement climatique, la croissance verte, la justice climatique et la coopération régionale.
Ce qui a conduit à catalyser des actions et des engagements qui non seulement vont répondre aux défis climatiques immédiats de l'Afrique, mais de garantir également un avenir prospère et durable pour les générations à venir. A l'ouverture des travaux, le ministre ivoirien de l'Environnement du Développement durable et de la Transition écologique Jacques Assahoré Konan a indiqué que la lutte contre le changement climatique est le plus grand défi auquel l'humanité ait été confrontée au cours du siècle dernier.
L'Afrique subit les conséquences liées au climat
Il a souligné l'impact disproportionné sur l'Afrique, qui contribue à moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais qui subit de plein fouet les conséquences liées au climat. « L'adaptation à ces effets néfastes est une préoccupation majeure pour l'Afrique, et il est essentiel d'obtenir un financement adéquat», a-t-il rappelé.
Selon la Secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) Hanan Morsy, malgré l'engagement pris en 2009 de verser 100 milliards de dollars (environ 60 mille milliards F CFA) par an, seule une fraction des 1,3 billion de dollars (1,3 mille milliards F CFA) nécessaires pour soutenir la résilience climatique mondiale a été mobilisée. La baisse du financement climatique mondial pour l'adaptation, au lieu du doublement attendu d'ici 2025, constitue une menace sérieuse pour les Objectifs de développement durable (ODD) et les investissements existants en matière de résilience », a-t-elle noté.
Or, la Commissaire pour l'agriculture, au développement rural, à l'économie bleue et à l'environnement durable (ARBE) à la Commission de l'Union africaine Josefa Correia Sacko a souligné que les pays africains auront besoin d'environ 3 000 milliards de dollars pour mettre pleinement en oeuvre leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN) d'ici 2030 et de ce fait, garantir un financement adéquat pour l'action climatique reste un défi de taille. «Cependant, garantir un financement adéquat pour l'action climatique reste un défi de taille», a-t-elle souligné.
D'où l'invite du directeur exécutif de l'Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) Mwenda Mithika à une bonne politique de gestion des ressources disponibles en attendant l'appui des institutions financières, mais également à parler d'une même voix à la prochaine Conférence mondiale des Parties (COP) à Dubaï.
En rappel, la CCDA se tient chaque année en amont de la COP par une coalition de partenariats connue sous le nom de ClimDev-Afrique, qui comprend la Commission de l'Union africaine, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) en collaboration avec PACJA et d'autres institutions régionales.