La liberté de la presse au Cameroun vient de subir un nouveau coup dur. Stéphane Zambo Nguema, reporter de l'hebdomadaire Le Zénith, a été arrêté et placé en détention le 4 septembre 2024 au commissariat du 7e arrondissement d'Efoulan. Cette interpellation survient dans un contexte de tensions croissantes entre les autorités et les médias indépendants du pays.
Selon les informations recueillies, le journaliste menait une enquête approfondie sur de multiples affaires de marchés publics et de détournements de fonds au sein du ministère des Enseignements secondaires. Son investigation portait particulièrement sur le cas de Mme Bridget Ngomba Namomdo, conseillère n°2 du ministère, accusée de délit d'initié et d'implication dans des marchés publics non livrés.
La détention de Zambo Nguema soulève de graves questions quant à la liberté d'expression et d'investigation au Cameroun. Le reporter aurait été pris en filature alors qu'il effectuait des recoupements sur le terrain, avant d'être traqué et finalement jeté en cellule dans la soirée du 4 septembre.
Cette arrestation n'est malheureusement pas un cas isolé. Elle s'inscrit dans une série d'incidents similaires qui ont fait du Cameroun l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, selon plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse. Cette situation alarmante met en lumière les tentatives répétées de bâillonnement des hommes de médias dans le pays.
L'affaire Zambo Nguema soulève également des interrogations sur l'ampleur de la corruption au sein des institutions gouvernementales camerounaises. L'enquête du journaliste, si elle avait abouti, aurait pu révéler des pratiques frauduleuses importantes au coeur même du ministère des Enseignements secondaires, mettant potentiellement en cause des personnalités haut placées.
La communauté journalistique camerounaise et internationale s'est rapidement mobilisée pour exiger la libération immédiate et sans condition de Stéphane Zambo Nguema. Des organisations de défense des droits de l'homme ont également appelé les autorités camerounaises à respecter la liberté de la presse et à cesser toute forme d'intimidation envers les journalistes.
Cette affaire met en lumière les défis persistants auxquels font face les médias au Cameroun. Alors que le pays s'efforce de projeter une image de démocratie et de bonne gouvernance sur la scène internationale, des incidents comme celui-ci sapent ces efforts et rappellent l'urgence de réformes profondes pour garantir la liberté d'expression et la protection des journalistes.
L'arrestation de Zambo Nguema souligne également l'importance du journalisme d'investigation dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics. En cherchant à faire la lumière sur des affaires de détournements présumés, les journalistes comme Zambo Nguema jouent un rôle crucial dans la promotion de la transparence et de la responsabilité au sein des institutions publiques.
Alors que le Cameroun se prépare à accueillir d'importants événements internationaux dans les mois à venir, cette affaire risque d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la situation des droits de l'homme et de la liberté de la presse dans le pays. Il reste à voir comment les autorités camerounaises réagiront à cette pression croissante et si elles prendront des mesures concrètes pour garantir un environnement sûr et libre pour les journalistes.