Togo: Bonne nouvelle pour les nouveaux apprenants au CFMI

5 Septembre 2024
interview

Jules Anani GOZO, le directeur général du centre de formation aux métiers de l'industrie (CFMI), annonce le passage d'une nouvelle ère dans leur formation pour compter de cette année scolaire.

Jusqu'à 300 places sont réservées pour en profiter et les inscriptions commencées le lundi 26 août 2024 vont s'achever le vendredi 13 septembre 2024.

Dans cette interview, les responsables du CFMI encouragent les jeunes en quête de leur premier emploi à saisir cette opportunité pour se former dans des domaines porteurs ou pour renforcer leurs compétences en vue d'un meilleur avenir professionnel.

Bientôt la nouvelle année académique va commencer au CFMI. Jules Anani Gozo, comment s'annonce la perspective pour l'année ?

Oui ! Vous savez que nous sommes dans une démarche proactive, c'est-à-dire d'anticiper par rapport aux besoins des entreprises. Donc voilà la dynamique qui nous anime au CFMI ici et après huit ans d'activités, nous avons les résultats qui sont très convaincants et avec l'appui du secteur privé (puisque le CFMI est piloté par les grandes entreprises du Togo, le patronat togolais, la Chambre du Commerce et de l'Industrie), c'est eux qui nous donnent le tempo. Donc, après une étude et une analyse, on a compris qu'il fallait se projeter à l'avenir avec la délivrance du Bac Professionnel et le Brevet de technicien supérieur (BTS).

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Nous avons compris que sur le marché togolais, par rapport aux besoins, il va falloir outiller mieux les jeunes parce qu'avec la politique d'ouverture des grands travaux et avec la création de la nouvelle plateforme industrielle d'Adéticopé (PIA), il va falloir préparer les jeunes pour qu'ils puissent accompagner le développement socio-économique du pays. Dans cette démarche, le niveau de la diplomation doit être équivalent aux besoins du marché. Donc, voilà ce qu'on a fait pour qu'on puisse répondre à ces besoins-là.

Pour le secteur agricole par exemple, le CFMI a déjà des plateaux technologiques de pointe. Nous avons des spécialisations qui vont accompagner le développement du secteur agricole au pays, dont la maintenance des engins agricoles. Nous avons également des parcours qui doivent permettre aux jeunes de pouvoir transformer nos produits. On ne peut plus continuer à travailler avec la houe, mais il va falloir utiliser des engins qui puissent permettre aux agriculteurs de pouvoir d'abord travailler bien la terre et augmenter l'équilibre physique du producteur. Donc dans cette démarche-là, le CFMI est au rendez-vous avec des jeunes qui vont accompagner le secteur agricole, sans oublier l'énergie et la maîtrise de l'eau qui sont aussi nécessaires pour ce secteur.

En résumé, le CFMI va désormais sanctionner ses riches formations avec le BTS et le Bac Pro. Vous savez qu'on vient de faire l'inauguration de nouveaux équipements qui rehaussent encore davantage le niveau de formation du CFMI. C'est le fruit d'un important investissement de l'Etat togolais, des partenaires comme l'agence française de développement (AFD) sans oublier le secteur privé togolais. C'est une innovation, puisque on a de nouvelles plateformes technologiques. Et ce qu'il fallait voir aussi, la révision des modules de curricula, on a pris en compte les besoins réels des entreprises pour en anticiper également. Le CFMI annonce une grande mutation, une grande innovation.

Le CFMI a vraiment les compétences pour former en Bac Pro et BTS, voire plus que ça. Du plateau technologique de point aux formateurs qui sont de vrais professionnels d'au moins 15 ans d'expérience pratique dans une atmosphère de formation assez pratique..., tout est là.

Avec le BTS et le Bac Pro, que devient le BP dans lequel vous avez formé jusqu'ici les apprenants ? Du temps perdu pour les élèves qui ont eu leur BP ?

Non, jamais du temps perdu. C'est une reclassification de notre diplôme par rapport à ce que nous faisons. Le CFMI fait tellement bien qu'on a demandé à ce que nous puissions réellement nous aligner sur ce qui est fait. Ce qui compte, c'est la compétence. Mais si vous avez des gens très compétents, mais qui n'ont pas une référence claire, il va falloir les amener à ce niveau-là. Et je ne voudrais pas me vanter, mais ce que nous enseignons au BP, c'est ça qui est enseigné au niveau des Licences.

Ainsi, le BP reste toujours un plan B pour le CFMI, et ceux qui ont déjà fait le BP peuvent renforcer leurs capacités afin de s'aligner sur la nomenclature des diplômes présents sur notre territoire.

Le CFMI en huit ans, le parcours en chiffres ?

Le parcours en chiffres, c'est presque 1 000 jeunes formés sur le marché avec un taux d'insertion qui est autour de 70%. Nous avons accompagné plus de 3000 - 4000 techniciens d'entreprise. Nous avons appuyé les services industriels et nous travaillons également pour les formations de cours durés. Aujourd'hui, le CFMI est passé de 150 à presque 300 jeunes.

Dans le cadre de la promotion du genre, est-ce que le CFME a encore une formule attirante pour les jeunes filles ?

Oui, la formule est toujours en étude parce que nous avons déjà un projet, pas mal d'initiatives qui vont sûrement arriver en 2025. Mais déjà, comme on est déjà en 2024, il y a déjà des avantages qui sont accordés aux jeunes filles. Mais dans si peu de temps, ces filles pourront bénéficier également des bourses que les autorités compétentes vont annoncer au moment venu, des bourses qui vont vraiment booster le secteur et faire en sorte que les jeunes soeurs aussi puissent davantage embrasser ce secteur. Pour le moment, nous pouvons citer l'exonération des frais d'inscription aux filles.

Quid des frais de formation au CFMI souvent estimés être assez élevés ?

Les frais de formation sont à 450 000 francs Cfa par an. Et si vous faites l'analyse, c'est le CFMI qui est le centre le moins cher sur la place et en même temps, c'est le centre qui offre la meilleure qualité. Parce que nous, ici, le jeune qui vient ici, en termes de consommables, en termes de plateau, en termes de ressources, on en consomme parce que c'est une formation professionnelle pour avoir le jeune qui a la main, le jeune qui a la technicité et le jeune qui a la capacité de pouvoir agir. Donc, nous ne faisons économie de rien pour avoir un jeune professionnellement prêt à la fin de la formation.

Je tiens même à rappeler que les 450 000 francs Cfa ne sont même pas le coût réel de la formation, parce qu'il y a l'État qui prend déjà une bonne partie afin de rendre les choses soutenables. Peu importe ce qu'on dira, ce qui est sûr est que la qualité à son coût.

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