La directrice de la stabilité financière et du financement des économies à la Bceao relève que le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ne sont pas uniquement des infractions légales et règlementaires, mais également une menace directe à l'intégrité du système financier.
Yaye Aminata Seck Mbow soutient, par conséquent, que la mise en conformité à la lutte contre ces phénomènes demeure une priorité particulière pour la Banque centrale et les Etats membres de l'Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa).
« Le blanchiment de capitaux et le financement ne constituent pas seulement des infractions légales et règlementaires », a confié la directrice de la stabilité financière et du financement des économies à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao). Yaye Aminata Seck Mbow qui s'exprimait mercredi, 4 septembre 2024 à Dakar (Sénégal) à l'ouverture du 8e forum de Afreximbank sur la conformité a indiqué que le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme constituent aussi « une menace directe à l'intégrité du système financier ».
Pour ce qui concerne la Bceao en tant que garant de la stabilité financière de l'Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa), Mme Mbow souligne qu'elle a la responsabilité de veiller à ce que le système financier régional demeure solide, fiable et transparent pour accompagner le développement du commerce dans la zone.
A ce titre, elle renseigne que c'est dans ce cadre et en réponse aux insuffisances importantes des dispositifs nationaux qui étaient relevées par le Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (Giaba) dans le cadre des évaluations mutuelles, que la Bceao a engagé des réformes d'envergure visant à assurer la conformité technique du corpus juridique de l'Union aux normes du Groupe d'action financière (Gafi).
Il s'agit entre autres, fait-elle savoir, de la révision de la loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive dans l'Uemoa, mais aussi, d'une circulaire qui est un texte règlementaire dédié à la conformité au niveau de l'Union.
D'après Yaye Aminata Seck Mbow, toutes ces réformes de la Bceao visent à éviter l'arrêt ou les restrictions sur les relations de correspondance bancaires plus connues sous le phénomène du "de-risking" qui peuvent avoir un impact important sur le développement du commerce dans nos pays.
Dans le même sillage, elle confie que la mise en conformité à la lutte contre le blanchiment de capitaux demeure une priorité particulière pour les Etats membres de l'Union au regard de l'inscription de trois pays de la zone sur la liste grise du Gafi et d'autres placés sous le régime de surveillance renforcée du Giaba.
Elle salue, tout de même, la mobilisation et les initiatives importantes qui ont été prises par les Etats de l'Union économique et monétaire Ouest africaine pour renforcer l'efficacité opérationnelle des dispositifs et répondre aux attentes du Gafi.