Saint-Louis — La ville de Saint-Louis (nord) vit depuis ce jeudi dans la ferveur de la commémoration du Magal des deux "rakkas" (unités de prière), en hommage à Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur de la confrérie mouride, a constaté un reporter de l'APS.
À la place Baya Ndar, lieu symbolique devant abriter les célébrations, un chapiteau offrant toutes les commodités a été aménagé.
Surplombant une tribune, il est doté d'une sonorisation haut de gamme, d'écrans géants et d'autres équipements.
Des agents de la Délégation régionale nord de la Société nationale d'électricité du Sénégal (DRN-SENELEC) sont en train de s'affairer autour des derniers réglages pour mettre la zone hors délestage.
Des agents de la Croix-Rouge sont également visibles sur les lieux.
Situé juste en face de la place Baya Ndar, l'ancien palais du gouverneur de l'Afrique occidentale française (AOF) constitue l'attraction principale de cet événement.
Les fidèles continuent d'affluer pour faire leur ziarra (visite pieuse) dans ce lieu où Cheikh Ahmadou Bamba a effectué la prière des deux "rakkas".
Un dispositif impressionnant composé essentiellement d'agents du Groupement mobile d'intervention (GMI) quadrille les alentours de la place Baya Ndar.
Des barrières sont érigées à la devanture du chapiteau qui va abriter également la cérémonie officielle. Le temps de filtrer les entrées.
Pour permettre aux journalistes et autres professionnels des médias de faire tranquillement leur travail, des badges presse ont été confectionnés.
Ce travail a été réalisé par la commission chargée des relations presse du Regroupement des mourides pour la commémoration de la prière et du procès de Serigne Touba, plus connu sous l'appellation de "Kurel des deux Rakkas de Serigne Touba".
Plusieurs bacs à ordures sont installés aux alentours de la place Baya Ndar par des agents de la Société nationale de gestion des déchets (SONAGED).
Au-delà de sa dimension religieuse, le Magal des deux "rakkas" revêt également une dimension économique pour la ville tricentenaire. Venus de divers horizons, des commerçants exposent leurs produits dans l'espoir de faire de bonnes affaires.
Les vendeurs d'accessoires mourides tels que les chapelets, les ceintures, les exemplaires de Qaçaids [poèmes écrits par le Cheikh] ont, dès les premières heures de la matinée, pris d'assaut les abords de la place Baya Ndar.
Des membres de l'association "Dahira Mafatihul Bichri" se démènent, pour assurer la restauration des fidèles venus nombreux à la célébration du Magal des deux Rakkas
D'autres membres de cette association sont pour leur part chargés de déclamer les poèmes du Cheikh.
La circulation automobile sera fermée sur le pont Faidherbe à partir de 15 heures, sauf pour les véhicules de police, de gendarmerie, de l'administration et ceux disposant de laissez-passer, annonce Youssoupha Diaw, commandant du corps urbain du commissariat central de Saint-Louis.
L'édition 2024 du Magal des deux Rakkas sera une occasion pour les organisateurs de rendre un hommage national à Serigne Bassirou Diakha Cissé, fidèle disciple du Cheikh. Parrain de la présente édition, il est présenté comme un "grand saint".
La prière sera dirigée par l'Imam du Kurel, Serigne Mame Mor Mbacké, fils de Serigne Mourtada Mbacké.
Le 5 septembre 1895, venu répondre à une convocation de l'autorité coloniale, Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, l'une des principales confréries musulmanes au Sénégal, effectuait deux "rakkas" dans le bureau du gouverneur de l'Afrique occidentale française (AOF), à Saint-Louis.
Cheikh Ahmadou Bamba était alors sur le point d'être exilé au Gabon.
Le "Magal des deux Rakkas" commémore, à Saint-Louis, cet épisode que la communauté mouride considère comme un acte de "bravoure".
