C'est assurément l'un des engagements forts pris par la Chine, au neuvième Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) qui referme ses portes aujourd'hui, 6 septembre 2024, à Pékin.
En effet, le président Xi Jinping a déclaré, le 5 septembre 2024, devant ses pairs africains, que son pays était prêt à fournir un soutien financier d'un montant de 360 milliards de yuans, soit plus de 50 milliards de dollars, à l'Afrique au cours des trois prochaines années. L'hôte de marque a aussi promis à ses invités, d'aider à la création d'au moins un million d'emplois sur le continent.
Voilà de quoi donner de l'espoir aux nombreuses délégations africaines qui ont fait le déplacement de Pékin. Et elles peuvent se montrer d'autant plus optimistes que le président de la deuxième puissance économique mondiale, a lui-même affirmé que les relations Chine-Afrique connaissent leur «meilleure période de l'Histoire».En fait, les engagements de Pékin sont loin d'être une surprise. Ils s'inscrivent dans la dynamique enclenchée depuis quelque temps par L'Empire du milieu, visant à renforcer sa coopération avec le continent noir dans le domaine économique.
Cette politique qui procède d'une volonté de reconquête de marchés africains, a d'ailleurs permis à la Chine d'être le premier partenaire économique de l'Afrique devant d'autres puissances mondiales telles que les Etats-Unis, la France, la Russie, l'Angleterre, etc., qui lui font également la cour. Pour une Afrique qui est en quête de développement, cette convoitise ne peut que lui être bénéfique pour peu qu'elle sache tirer le meilleur des offres qui lui sont faites par ses «prétendants».
Il appartient à l'Afrique de prendre son destin en main
C'est pourquoi les engagements de Pékin, même s'ils ne restent, pour l'instant, que des promesses, ne sont pas à négliger. Mais en attendant le chèque, les pays africains ne doivent pas perdre de vue que seuls doivent compter les intérêts de leurs peuples respectifs. Parce qu'un partenariat, aussi prometteur soit-il, n'est jamais désintéressé.
Cela est d'autant plus vrai que tout partenaire, dans une relation de coopération, ne défend d'abord que ses propres intérêts. Et, la Chine qui, du reste, a beaucoup investi en Afrique, ne fera pas l'exception. C'est dire s'il revient aux pays africains de savoir tirer leur épingle du jeu quand on sait que les rapports de coopération avec leurs partenaires ont été très souvent déséquilibrés.
Par exemple, la balance des échanges commerciaux de l'Afrique avec bien de ses partenaires, reste déficitaire ; le continent noir important plus qu'il n'exporte. Ce qui n'est pas à l'avantage de son économie qui dispose pourtant d'énormes potentialités à l'image des ressources naturelles dont le continent regorge. Le monde est certes fait de coopérations et d'alliances, mais le développement véritable d'un pays ne peut provenir que de lui-même.
Car, comme le dit le célèbre historien et homme politique burkinabè, Joseph Ki-Zerbo, «on ne développe pas, on se développe». Au total, il appartient à l'Afrique de prendre son destin en main et de s'assumer pleinement. Parce que son salut ne saurait venir des nombreux sommets et fora auxquels elle est régulièrement conviée.