Environ six citoyens sur 10 (58%) considèrent que le gouvernement est le premier responsable de la réduction de la pollution et de la propreté dans le pays.
Key findings
- Neuf Mauritaniens sur 10 (90%) considèrent que la pollution dans leur communauté est « un peu grave » ou « très grave ».
- La pollution de l'eau, l'assainissement et l'élimination des déchets sont les trois grands problèmes environnementaux pour les Mauritaniens.
- Près des trois quarts (73%) des citoyens pensent que les sacs en plastique constituent une source majeure de pollution dans leur pays.
- La majorité (58%) des répondants disent que le gouvernement national est le premier responsable de la réduction de la pollution et de la propreté dans le pays. Environ trois sur 10 (28%) estiment que cette responsabilité incombe aux citoyens ordinaires.
- Plus de six Mauritaniens sur 10 (63%) pensent que le gouvernement ne répond pas de manière adéquate à la réduction de la pollution et à la protection de l'environnement.
- En matière d'exploitation des ressources naturelles dans leur voisinage, environ la moitié des répondants disent que les citoyens ont voix au chapitre des décisions prises (50%) et que les communautés reçoivent une juste part des revenus (47%). Ils ne s'accordent pas pour dire si les avantages dépassent les coûts environnementaux, mais sont majoritaires à réclamer plus de réglementation environnementale (58%).
La Mauritanie est confrontée à des défis environnementaux significatifs. Environ 80% de son territoire est touché par la désertification, avec près de 200.000 hectares de terres dégradées chaque année entre 2000 et 2015 (Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, 2017). L'inefficacité de la gestion des déchets solides et le relâchement du contrôle des normes environnementales entraînent le déversement de déchets industriels dans les zones résidentielles, provoquant ainsi une dégradation significative de l'environnement. A ces problèmes s'ajoute la menace de pollution de l'environnement marin due à l'exploitation pétrolière sur les côtes mauritaniennes (Programme des Nations Unies pour le Développement, 2023 ; Institut International du Développement Durable, 2017).
Pour les défenseurs de la cause environnementale, les impacts combinés de ces facteurs sur les écosystèmes marins et terrestres sont préoccupants, soulignant la nécessité urgente de réformer les lois de protection de l'environnement (Coalition pour des Accords de Pêche Equitables, 2021 ; Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, 2019).
La Mauritanie a progressivement intégré les préoccupations environnementales actuelles dans ses politiques nationales. Initialement axée sur la préservation des ressources naturelles, la stratégie gouvernementale s'est élargie pour inclure également des aspects liés à l'environnement urbain et marin. Cette évolution a été accompagnée de mesures visant à renforcer la gouvernance environnementale, à élaborer des instruments de planification et à renforcer durablement la résilience des systèmes naturels et des moyens de subsistance des populations. Ces démarches comprennent le soutien à des activités à faible émission de carbone et favorisant une croissance économique inclusive et durable (Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, 2017).
Cette dépêche rend compte du module d'enquête spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des citoyens sur la gouvernance environnementale et l'extraction des ressources naturelles.
Pour une forte majorité des Mauritaniens, la pollution de l'environnement est un problème grave dans leur communauté et rejoint l'assainissement et la gestion des déchets parmi les grands problèmes environnementaux du pays. Les sacs en plastique sont une source majeure de pollution selon les répondants.
Les Mauritaniens estiment que le gouvernement national est le premier responsable dans la lutte contre la pollution, et sont insatisfaits de ses efforts dans ce domaine.
Quant à l'exploitation des ressources naturelles qui ont lieu près de leur communauté, environ la moitié des répondants disent que les citoyens ont voix au chapitre des décisions prises, et que les communautés reçoivent une juste part des revenus. Ils ne s'entendent pas pour dire si