José Avelino Bettencourt, nonce apostolique, c'est-à-dire représentant du Vatican pour le Cameroun et la Guinée équatoriale, a lancé il y a quelques jours à Yaoundé un vibrant appel pour un retour à l'école des enfants dans les régions anglophones du Cameroun en crise où un confinement est imposé régulièrement par les séparatistes, ainsi que dans la région de l'extrême nord, en proie, elle, aux incursions de Boko Haram.
Le plaidoyer de José Avelino Bettencourt en faveur de l'éducation intervient à quelques jours de la rentrée des classes, prévue pour le 9 septembre prochain.
Mgr José Avelino Bettencourt a commencé en rappelant les chiffres de la Banque mondiale : 17 500 enfants sont empêchés d'aller à l'école dans les régions où des conflits armés sévissent au Cameroun, dans le nord-ouest, le sud-ouest et l'extrême nord. « La violence n'est jamais justifiée. La violence vient du mal et seule la paix vient de Dieu. Ce mois de septembre, n'empêchons pas les enfants d'aller à l'école » a-t-il lancé, dans une déclaration enregistrée au siège de la nonciature.
Citant un enfant, Peter, âgé de 12 ans, qui a été empêché d'aller à l'école et dont la photo est exposée avec d'autres enfants sur les murs de la représentation du Vatican à Yaoundé, José Avelino Bettencourt a déclaré : « Vivre en paix est si bon, il suffit de se réveiller et d'aller à l'école sans peur. » Le représentant du Vatican, rappelant les propos de Nelson Mandela, a aussi soutenu que « l'éducation est l'arme la plus puissante qui puisse changer le monde ».
Amélie Tulet Des propos auxquels n'a pas tardé de répondre Lucas Ayaba Cho, un des leaders séparatistes anglophones qui se revendique de l'Ambazonie, un État virtuel projeté par les indépendantistes anglophones. Dans un communiqué diffusé mercredi 4 septembre, il déclare que l'Ambazonie n'est pas contre l'éducation, mais contre ce qu'il considère comme « l'occupation » et la falsification de leur sous-système éducatif, et un calendrier scolaire qu'ils ne reconnaissent pas. Une réponse qui laisse à penser que la reprise des classes dans ces régions pour le 9 septembre est loin d'être garantie.