Alors que la rentrée scolaire 2024 se profile, une nouvelle hausse du carburant plonge le Nigeria dans la sinistrose. Membre actif de l'OPEP, le Nigeria est dans l'incapacité de proposer du carburant à bon marché dans ses stations services. De 185 nairas le litre en mai 2023, l'essence coûte désormais près de 1 000 nairas à Lagos, et les Nigérians en souffrent.
Depuis huit mois, la voiture d'Abigail est garé dans la cour de son immeuble. Cette fonctionnaire préfère l'inconfort des taxis collectifs : « Ce type de véhicules est dangereux à cause de l'insécurité, mais pas le choix. Même ce mode de transport collectif coûte cher. Parce que si je fais le plein de ma voiture, pour aller à la fac ou au travail durant une semaine, mon salaire ne sera pas en mesure de payer ou de supporter le coût du carburant. »
Abigail partage un F3 avec ses deux soeurs Celine et Clara. Malgré leurs salaires réguliers, ces trois jeunes femmes font des économies sur tout. Céline vient d'acheter dix litres d'essence pour le générateur, et cette quantité doit durer coûte que coûte : « Ces dix litres, nous devons encore les gérer. Cela signifie que s'il n'y a pas d'électricité, nous devons rester dans l'obscurité, ou utiliser notre téléphone torche. Donc, je ne me considère plus de la classe moyenne... ».
Celine craint que ses soeurs et elle devront réduire encore leur nombre de repas par jour, car cette hausse du carburant devrait vite augmenter le prix des denrées alimentaires.